Rencontre... fracassante.

C'était un jour sans cours... Un dimanche. Le rêve quoi! La liberté! La tranquillité! Le grand air, les vâches et...! Euh non, tout de même pas, n'exagérons rien. Ayame rêvassait, mais pas au point de rêver de verts pâturages d'herbe fraîche... Il aurait fallu au moins qu'elle se shoote pour en arriver à de telles extrémités. Elle avait bien mis à profit son week-end pour s'entraîner, elle ne s'était pas transformée une seule fois, et du coup, s'étant bien dépensée, elle était crevée... Et plutôt de bonne humeur en fait! OUI! De bonne humeur! Non non, vous ne rêvez pas... Bref. Fatiguée, et n'ayant envie que d'une chose, soit de se reposer au calme, et dans un endroit où elle pourrait espérer un peu se rafraîchir, elle était allée jusque dans le parc, pour monter sur une envie soudaine dans un arbre, et cachée aux yeux de la plupart des passants - sauf si il leur prenait l'envie de regarder le ciel quoi - comater tranquillement sur une branche, une jambe repliée, l'autre pendant nonchalamment au dessous. Comme elle avait choisi u branche relativement haute, même avec ça il n'était pas forcément facile de la détecter. Les yeux fermés, les bras croisés derrière la tête et un presque sourire sur les lèvres, elle avait laissé le silence s'écouler avec le temps, ce jusqu'à ce que le soleil commence à rougir, comme honteux de fuir, en lâche, l'horizon. Demain, les cours reprendraient, mais la nouvelle ne lui coûtait guère... Elle avait évacu son stress, et même ses problèmes omniprésents lui semblaient dénués d'importance, voire de réalité... D'aise, elle soupira, puis rouvrit les yeux. A vrai dire, on était bien, là haut, mais à force elle avait fini par se reposer bien assez longtemps à son goût. Qui plus est, elle avait un peu froid. Avec le soir tombant il faisait frisquet... Rien de très grave mais bon. Puisqu'elle avait de quoi y remédier, elle n'allait pas se gêner... Elle se redressa, et ouvrit son sac, pour en sortir... Une chemise d'homme. Rien d'étonnant à cela venant d'elle, lorsqu'on connaissait ses spécificités... Bon. PERSONNE ne connaissait ses spécificités, mais elle n'allait pas rencontrer grand monde sur le chemin, et les quelques qu'elle croiserait pourraient bien penser ce qu'ils voulaient. Elle enfila le vêtement, qui lui cacha alors les bras, ce qui était l'effet recherché. Elle aurait très bien pu s'en passer, mais bon, voilà... Un caprice par-ci, un caprice par-là... Peut-être que cette chemise lui avait manqué depuis le temps qu'elle n'avait pas eu à la porter?

Ayame haussa un sourcil à ses propres réflexions. Lui manquer? Et puis quoi encore... Moins elle était obligée de changer de fringues faut de changement de corps, mieux elle s'en portait, on allait pas imaginer des conneries, maintenant... Bref. Elle n'avait pas grand chos à faire, et commençait à en avoir marre de légumer ici, il était grand temps de rentrer... Elle s'étira donc un coup, puis lança sa deuxième jambe par dessus la branche de l'arbre, pour bientôt en glisser, prête à se réceptionner au sol.

Et c'est là, qu'advint la surprise... Car que s'était-il passé? VLAN !! Elle avait vu une espèce de masse sombre s'approcher dangereusement d'elle - quoi que ce fut plutôt Ayame qui s'en rapprochât dangereusement - et ses pieds avait glissés sur un truc un peu trop mou pour être du sol... Résultat elle s'était rétamée par terre, et assise sur un truc... Vraisemblablement quelqu'un. Avant même de penser à foudroyer du regard l'abruti qui avait eu la mauvaise idée de passer tandis qu'elle descendait de son perchoir, elle lâcha un bref cri de douleur, et porta sa main à sa cheville. Non mais quelle connerie! Elle s'était foulé la cheville dans l'affaire! Rien de bien grave mais bon, il fallait toujours qu'il lui arrive des crasses, même quand tout semblait bien aller! C'était lourdingue à force!

Dimanche, le jour préféré de Kuro ! Ah ben ça, il était bien content de ne pas avoir à supporter l'ambiance des cours, ni ses professeurs. Un jour de repos, c’était une éternité de bonheur en prime. Chaque Dimanche, il en profitait pour sortir un peu, histoire de se dégourdir les jambes. Et ce Dimanche n'était pas une exception. Certes, il lui restait du travail pour la semaine prochaine, comme plusieurs problèmes de mathématiques, et autres cours de géographie à réviser. Mais il savait pertinemment qu'il ne le ferait pas de toutes façons, alors à quoi bon se casser la tête à ce sujet ? Non, sérieusement, il préférait perdre son temps sur autre chose. Qu’y avait-il de mal à sortir de temps en temps ? Ce serait nettement plus bénéfique pour lui de se changer les idées que de passer sa journée à faire des calculs invraisemblables. L’excuse ne serait peut-être pas valable pour ses professeurs, mais s’ils en arrivaient à l’expulser de classe, ça lui laisserait toujours un peu plus de temps pour s’amuser. Ce dont il n’aurait sûrement jamais assez.

Aussi, était-il parti se promener du côté du campus. Le hasard avait guidé ses pas en direction du parc. N’ayant pas particulièrement envie de vagabonder toute la soirée, il avait préféré s'installer quelque part, histoire de rêvasser un peu. Il s'était donc dirigé vers un arbre avant de s'asseoir contre celui-ci. Et il était resté là un moment, les bras croisés derrière la tête, appuyé contre le tronc, à ne rien faire. Si Kureno était du genre à beaucoup bouger, il aimait tout aussi bien souffler un peu de temps en temps. Et même s’il n’avait pas de problèmes particuliers, contrairement à d’autres, ça ne lui faisait pas de mal de se détendre comme en ce moment-là. Après, même s’il s’ennuyait, il pourrait se lire le dernier volume de Bleach qu’il venait de se procurer. Il n’avait rien emporté d’autre pour l’occuper, si ce n’est son téléphone portable à la rigueur. Il avait juste une bouteille d’eau et de l’argent au cas où. Enfin. Il aurait pu rester là à lire tranquillement et à rêvasser, ou même s’endormir quelques minutes, mais il commençait tout de même à se faire tard. Kureno n'allait pas s'éterniser longtemps, d'autant qu'il commençait à avoir un petit creux. Libérant ses bras qui se trouvaient toujours entre son crâne et le tronc, il commença à s’étirer tout en baillant à pleine bouche. Il se courba donc pour poser les mains au sol, et s'y appuyer dans le but de se relever... mais il n’eut pas le temps de se redresser qu’un objet-tombant-non-identifié le prit pour cible.

"Humpf !"

Et le voilà par terre, à plat ventre, mais sans égratignure. Heureusement pour lui, le choc n’eut pas lieu au niveau de sa tête, sans quoi il aurait sûrement été assommé. Il se demanda un moment qu'est ce qu'il venait de lui tomber dessus. Ca pesait bien son poids ! Une chance qu'il ne soit pas liquéfié par réflexe sous l’effet du choc, il aurait endommagé ses vêtements inutilement. Il dégagea son bras droit pour le passer dans son dos, et tenta de deviner au toucher la nature du poids qui lui était tombé dessus. Et il comprit bien vite qu'il s'agissait là d'un être humain. Et plus particulièrement d'une jeune fille, tandis qu'il caressait inconsciemment la jambe de cette dernière. Ben ça ! Il n'aurait jamais pensé qu'une demoiselle tomberait du ciel pour lui atterrir dessus ! L’idée qu’une personne pouvait se trouver sur une branche de l’arbre, auprès duquel il s’était installé, ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Il ne regretta pas d'être venu sur le coup ! Kureno replia alors ses deux bras pour s'appuyer dessus, suffisamment pour pouvoir se retourner partiellement. D'un coup d'oeil, il put reconnaître la demoiselle qui n'était autre qu'une camarade de classe, Ayame. De quoi faire une pierre deux coups sans même s'en rendre compte ! Aussi, dessina-t-il un large sourire destiné à la jeune fille.

"Ben dis donc Ayame ! Je ne m'attendais pas à te tomber dessus aujourd'hui !... et encore moins l'inverse."

Et il se mit à rire bêtement. Ah ça, il était bien loin de se préoccuper de l’état de la demoiselle, ou de la raison pour laquelle elle l’avait confondu avec un coussin moelleux. Il était tout de même content de la voir.

Ouille, ouille, ouille... Ayame se remettait difficilement du choc, là. Sa cheville lui faisait un mal de chien, même si en soit ça n'avait rien de très important, et allait vite passer. Elle se demandait bien sur QUI exactement elle avait bien pu tomber... La touffe de cheveux noirs qu'elle eut l'occasion d'observer en long et en large avant même que sa "victime" ne se retourne en dit à peu près autant que la réaction d'imbécile heureux qu'eut cette dernière. Non contente de tomber sur quelqu'un, elle était tombée sur une connaissance... Et quelle connaissance! L'entendre rire alors qu'ils avaient bien failli se tuer, et que son pied était en train de crever sur place, l'énerva pas mal pour le coup... Certes, elle était - encore - d'humeur grâcieuse, mais fallait pas exagérer non plus. Elle détourna la tête, et, exasperée, abattit le plat de sa paume contre le crâne de Kureno, en une claque déjà un peu trop forte pour être considerée comme amicale:

"Espèce de crétin! Je vois pas ce que ça a de drôle..."

Bon. En définitive, elle était toujours assise sur lui, là, ce qui si il avait été tourné dans l'autre sens, en plus d'être tout à fait fortuit aurait pu faire croire des choses tout à fait erronées à quiconque passerait dans le coin. Elle rajusta donc les pans de sa chemise, fière, puis, posa une main contre l'arbre face à elle pour s'aider à se relever sur sa jambe indemne, jambe indemne sur laquelle elle effectua un léger cloche pied, histoire de pouvoir s'appuyer contre le tronc, et tester prudemment l'appui de sa cheville endolorie contre le sol... Un essai... Elle grimaça légèrement. Second essai... Puis elle posa totalement son pied par terre, bien aise de voir qu'elle pouvait encore le faire sans crier de douleur. Elle n'avait pas besoin d'un plâtre et de béquilles en plus du reste de ses problèmes quoi... Puis pour l'entraînement, ça aurait été chiant. Elle n'avait aucune envie d'être dispensée de sport sur plus d'un mois, même trois semaines, c'était suffisant pour commencer à se rouiller... Elle soupira donc, puis posant les mains sur ses hanches se réinteressa à Kureno. Il pouvait être un sacré idiot lorsqu'il s'y mettait, mais il était sympa, et depuis le temps qu'ils se connaissaient, elle n'allait tout de même pas prendre congé de lui comme ça... Qui plus est ça n'aurait pas été une séparation à la hauteur de leur rencontre, surtout si la dite hauteur correspondait à celle de la branche dont elle s'était laissé glisser...

"Qu'est-ce que tu faisais ici? Je ne t'ai pas vu arriver, sinon j'aurais évité de te sauter dessus depuis ma branche..."

Elle prit une moue ennuyée, puis passa une main dans ses cheveux pour les remettre en place, vu que ces derniers avaient profité du désordre qu'Ayame et Kureno - surtout Ayame certes - venaient de causer pour s'éparpiller un peu n'importe comment. La question qu'elle venait de poser était un peu ridicule, sâchant qu'il semblait assez évident que Kureno était venu faire à peu près la même chose qu'elle sous cet arbre, soit rêvasser, mais bon... Elle n'avait pas beaucoup réfléchi avant de s'exprimer. Par réflexe elle porta une main à son sac, pour en sortir une nouvelle clope et... écarquilla les yeux. Merde! Il avait disparu!! Avec toutes les affaires compromettantes qu'elle y fourrait! Paniquée, elle tourna sur elle même, le cherchant des yeux fébrilement... Puis remarqua qu'il était juste par terre, pas loin de Kureno. Ce qui était plus chiant, c'est que la sangle en était cassée... C'était sans doute là un autre effet secondaire à la "Collision". Elle leva les yeux au ciel, et définitivement énervée, jura pour elle-même:

"Putain mais c'est pas vrai..."

Elle s'avança donc vers Kureno, puis se baissa pour ramasser son bien... C'était le troisième en moins de 4 mois, c'était lourd, elle avait plus de sous à force! Et fallait pas compter sur la somme d'argent de poche médiocre que lui accordait son salopard de père... En gros, on savait comment ça allait se terminer. Peut-être qu'elle profiterait de la soirée pour aller voler un peu d'argent à un ado premier de la classe type looser à lunettes boutonneux, de passage dans une rue sooombre et glauque, qui sait... Oui l'idée était absolument clichée, mais elle lui plaisait bien. D'autant que le racketteur était rarement une jeune femme douce et diviiiiinement féminine, comme elle l'était absolument, hm? Bon. Après, il fallait voir ce qu'on entendait par douce et féminine, d'accord. Et il fallait AUSSI qu'elle évite de se transformer, mais chut surtout.

Bon, Kureno arrêta bien vite de rire en constatant qu'Ayame ne l'imitait pas. Tandis qu'elle abattit sa main sur le crâne du jeune homme avant de l'insulter, ce dernier ne fit preuve d'aucune réaction plus ou moins agressive. Non pas qu’il était du genre masochiste, loin de là, juste qu’il était de trop bonne humeur pour répliquer comme à son habitude. Il se frotta la tête à la suite de ça, sans chercher tout de suite à changer de position. Toutefois, comme la demoiselle commençait à se relever, il en profita pour faire de même. Tout de même, Ayame avait fait un cloche-pied une fois debout, avant de se tenir sur une seule jambe. Et alors qu'elle tenta de poser son autre pied au sol, elle grimaça de douleur une fois. Kureno ne pensait pas qu'elle aurait pu se faire mal, surtout qu'il avait amorti sa chute. Même si c'était inconscient. Heureusement, Ayame ne semblait pas être vraiment blessée, puis qu’elle parvint tout de même à reposer ses deux pieds. Sur le coup, le jeune homme était vraiment soulagé. Elle pourrait se dispenser de plâtre, et il pourrait se dispenser de représailles.

Elle soupira. Mais au lieu de lui tourner le dos pour repartir de son côté, elle préféra se retourner en direction du jeune homme. C'était bon signe pour lui, ça prouvait au moins qu'il ne l'avait pas -tant ?- vexée. S'il voulait rattraper le coup, c'était le moment ou jamais. Il s'apprêta donc à demander ce qu'Ayame fabriquait dans cet arbre, même s'il avait déjà une idée de la réponse, mais la demoiselle prit cette initiative la première. Le sourire de Kureno revint à la charge, dans le but de lui donner une expression bien amicale, avant qu'il ne lui réponde.

"Rien de particulier. Je ne savais même pas que tu étais dans le coin, j'étais juste passé histoire de rêvasser et..."

Il ne termina pas sa phrase. Il fut plutôt préoccupé par la réaction d'Ayame, qui semblait avoir perdu quelque chose. Le sourire du jeune homme se volatilisa tandis qu'il leva les sourcils sur un air étonné. Il hésita à lui demander si quelque chose n'allait pas, mais préféra plutôt garder le silence, en regardant de même autour de lui. Et au moment où la demoiselle se mit à jurer à haute voix, Kureno remarqua le sac de celle-ci à ses pieds. Enfin, ce qu'il en restait du moins. Le jeune homme recula de quelques pas pour mieux l’observer, tandis qu’Ayame s’avançait pour le ramasser. Et comme on aurait pu s’y attendre, elle n’avait pas l’air ravie. De son côté, Kureno n’allait pas bêtement rester là à regarder Ayame ramasser ses affaires. Il s’approcha donc d’elle, peu avant de se mettre à sa hauteur. La sangle était cassée, ce qui fait que le sac ne valait plus grand chose.

"Oula... désolé pour ton sac."

Il s’excusa un peu inutilement. Il avait peut-être interrompu inconsciemment la chute d’Ayame, mais ça n’avait absolument pas été dans ses intentions. Ben voyons, il y pensera la prochaine fois qu’il s’installera près d’un arbre, il regardera d’abord s’il y a quelqu’un d’accroché à une branche de celui-ci. En attendant, Ayame se retrouvait sans sac pour le lendemain. Même si elle avait de l’argent pour s’en acheter un nouveau, il serait difficile de trouver un magasin ouvert un jour férié. Ayame pourrait s’y prendre très tôt le matin. Ou alors, si elle préférait faire des économies, elle pourrait essayer de réparer la sangle de son sac. Ou sinon, pour faire encore plus simple, elle pourrait tout aussi bien "emprunter" le sac d’un autre élève.

Hé, c’était bien là le genre de coups que la demoiselle était capable de faire, en bon yankee qui se respecte. Et pourquoi pas ? Kureno se permettait bien d’emprunter de l’argent à droite et à gauche quand il était dans le besoin. Prendre aux riches pour donner à soi-même, c’était parfois la meilleure des solutions pour s’en sortir dans le vie. Ou pas. Enfin, la demoiselle avait peut-être un autre sac chez elle, qu’elle pourrait utiliser en attendant. Ce n’était malheureusement pas le cas du jeune homme, sans quoi ce dernier aurait été ravi de lui prêter le sien. Tout en réfléchissant à une autre solution, Kureno se releva sans quitter sa camarade de classe du regard.

"Tu as de quoi le remplacer ? Ou... ?"

Sans terminer sa phrase, encore une fois, il porta la main à son cou et le frotta vaguement. Il était décidément embêté par la situation, et espérait qu’Ayame avait une solution. Puis... il se mit à réfléchir. Le sac était en haut avant que la demoiselle ne décide de lui tomber dessus. Quand on y pense, le sac en lui-même était endommagé, mais son contenu pouvait l’être aussi. Kureno serra les dents à cette idée. Bon sang ! Il s’agissait d’Ayame quoi ! L’une des filles les plus attirantes de sa classe ! Une personne qu’il fréquentait depuis des années ! S’il avait s'agit d’un heureux imbécile au physique ingrat, il serait déjà parti. Mais là, il voulait vraiment lui tenir compagnie, quitte à passer la soirée à essayer de lui régler le problème. Ainsi, Kureno s’approcha de la jeune fille, pour en revenir à l’état du contenu.

"Au fait, y a rien de cassé là dedans ?"

Tout en prononçant cette phrase, il montra du doigt le sac d’Ayame. Au fond, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait cacher là-dedans, mais il valait mieux prévenir que guérir.

Oui, bon, pas de surprise quoi. Kureno était venu pour se reposer un instant à l'ombre d'un arbre, tout comme Ayame avait souhaité se la couler douce sur sa branche, et basta. Ils avaient juste eu la bonne idée de choisir le même endroit, à quelques différences verticales près. En tous cas, son sac était dans un sale état... Après l'avoir récupéré, elle l'inspecta un instant, constatant qu'elle pouvait tout du moins faire un noeud avec la sangle, et continuer d'utiliser le tout le temps de se trouver de quoi le remplacer... Temps qui viendrait assez rapidement, à vrai dire, et encore plus rapidement si par un quelconque hasard dans la rue elle croisait un gosse bien équipé, et qui avait de bons goûts... Elle soupira, et peu grâcieusement répondit à la question de Kureno, tout en réparant son sac à la va vite, et le passant par dessus son épaule:

"C'est rien, je commence à avoir l'habitude d'en racheter un toutes les semaines..."

Elle tira un instant sur la sangle... Qui avait l'air d'à peu près tenir. Ca suffirait bien, provisoirement. Elle remit ses cheveux en place, et s'appreta à prendre congé de Kureno - car après tout, il était sympa certes, elle le considérait même comme un de ses meilleurs amis, mais elle avait des trucs à faire- quand ce dernier la relança. Laissant ses yeux papilloner benoîtement un bref instant, elle eut ensuite un sourire particulièrement rusé, et cruel tout à la fois... Sourire qui voulait tout dire:

"Non, pas pour l'instant, mais ça ne devrait pas trop tarder..."

Non mais franchement, que croyait-il? Il la connaissait bien, nan? Il devait bien se douter de quelle genre de manière elle en arriverait à règler le problème... En volant, et comment! Qu'y avait-il de plus rentable et de plus rapide? Le jeune homme eut alors la glorieuse idée de s'intéresser à son sac de trop près... Et Ayame eut le glorieux réflexe de sursauter, et de barrer l'objet tabou de ses deux mains, à peu près aussi nerveusement que si il avait été rempli de lingots d'or, qu'Ayame aurait eu peur de se faire voler... Ce sac... Ce fichu sac la mettait tout le temps sur les nerfs. Lorsqu'elle était elle-même, il était le lien qui la rappellait à sa foutue condition, indéfinissable, et à la possibilité qu'elle avait de se transformer à tout moment, et surtout à être découverte à tout moment. Du coup, autant dire que quand il s'agissait de ce dernier, elle réagissait au quart de tour... Et si Kuro se mettait à parler de son contenu, ça n'allait plus! plus du tout! Et encore moins si elle prenait un comportement suspect... Non mais genre, quelle réaction stupide! Kureno se fichait éperdument de ce qu'elle pouvait bien avoir sur elle, lui donner l'impression qu'elle y avait fourré tout un secret d'état risquait au miux d'un peu l'intriguer, au pire de carrément éveiller sa curiosité... Elle tenta de rattrapper le coup difficilement... Rien que le rire qu'elle eut alors avait quelque chose d'un peu tendu, et de faux:

"Ah... Euh... Touche pas, déjà que ça tient pas bien hein... J'ai... Y a rien qui casse là-dedans, rien de bien intéressant... Juste des affaires de cours et mes clopes quoi."

Ah oui ses clopes! Quelle bonne idée que voilà... Retrouvant un minimum son calme, elle décida de faire passer ses inutiles sueurs froides par le biais de dame cigarette, qu'elle sortit alors de sa pochette, coinça entre ses lèvres, et alluma à l'aide du briquet - jolie pièce de métal ornée, et volée elle aussi... - qui ne la quittait jamais. Elle releva les yeux sur Kureno... et lui posa la question qui tuait. Celle qu'elle avait déjà du lui poser maintes fois par le passé:

"Je vais aller en ville règler ce... problème matériel. T'en veux une? Ou tu fumes toujours pas?"

Elle éloigna sa main de sa bouche, et leva un sourcil en l'attente d'une réponse; l'air presque blasée. Oui, ça coûtait cher; et fallait vraiment avoir envie de distribuer ses clopes de la sorte, alors que son père ne lui donnait qu'à peine de quoi s'assurer une vie correcte, mais après tout, ce n'était pas comme si elle n'avait pas d'autres sources de revenu...

Bon, on ne pouvait pas dire qu'elle prenait ça bien, mais Ayame n'était pas abattue pour autant. Elle avait déjà prévu d'aller racketter quelqu'un, et Kureno étant mal placé pour lui faire la morale, il n'en tint pas vraiment compte. Après tout, c'était plutôt habituel venant de cette personne. Ce qui était étrange par contre, c'était sa réaction face à la dernière remarque du jeune homme. Réaction qui fit écarquiller les yeux de ce dernier. Qu'est-ce qui pouvait bien justifier le sursaut et l'instant de panique d'Ayame ? Kureno avait parlé uniquement du contenu de son sac, rien de franchement alarmant. Il resta immobile un moment sans quitter la demoiselle des yeux, d'abord surpris, ensuite intrigué. Y avait-il quelque chose dans son sac qui la rendait nerveuse ? Eh bien... c'est possible en fait, puisqu'elle s'est comportée étrangement quand Kureno a fait allusion au contenu de ce même sac.

D'autre part, elle lui répondit de ne pas toucher à son sac sous prétexte qu'il ne tenait pas bien. Pourtant, tout à l'heure, elle n'avait pas donné l'impression de rattraper son sac alors que le noeud de la sangle allait lâcher. Quant à Kureno, il s'est bêtement contenté de le montrer du doigt, sans chercher à s'en approcher, ni rien. Craignait-elle à ce point qu'il n'aggrave les dégâts ? Pourtant, il fallait tout de même changer le sac, qu'un imbécile le touche ou non. Non, il y avait vraiment quelque chose qui perturbait Ayame, et Kureno était curieux de savoir quoi. Apparemment tout ce que la yankee ne voulait pas. Elle lui affirma qu'elle transportait simplement des "affaires de cours" et ses cigarettes.

Kureno posa la main sur le menton, pas tout à fait convaincu. D'un côté, il se moquait un peu de savoir ce qu'Ayame pouvait cacher. D'un autre côté, cette hypothèse avait éveillé sa curiosité. Il commença à se demander quel genre d'affaires "compromettantes" son amie pouvait-elle bien cacher ? De la drogue ? Non, trop évident, et Ayame ne se gênerait pas pour le lui faire savoir, que ce soit pour le trafic ou la consommation. De l'argent ? A moins qu'elle n'ait des millions dans son sac, elle n'aurait pas réagi de la sorte. Du shojo ? Aucune chance, même si ça expliquerait sans aucun doute la réaction d'Ayame. Des préservatifs ? Des sous-vêtements masculins ? Des revues pornographiques ? Les trois à la fois ?... hé, si c'était ça, le jeune homme en profiterait sûrement pour lui poser des questions embarassantes ! Enfin, c'était tout de même les affaires d'Ayame. Aussi curieux soit-il, Kureno allait sûrement faire l'impasse sur le moment. Il se contenta de lui répondre avec un sourire amical.

"Bon, dans ce cas !"

Et il croisa les bras derrière sa tête. A moins de trouver quelque chose à dire, ils allaient sûrement se séparer pour la soirée. Et de toutes manières, ils n'allaient pas tourner éternellement autour de ce sac. En attendant, la yankee s'alluma une cigarette, avant de le prévenir qu'elle irait en ville régler son problème. Espérait-elle tomber sur un pauvre malheureux qui n'avait rien d'autre à faire que de sortir un Dimanche soir pour se faire voler son sac ? Possible. Ayame aurait sûrement de la chance, et trouver de quoi remplacer son bien. Elle en profita pour lui proposer, comme souvent, une cigarette. Toujours le sourire aux lèvres, Kureno hocha horizontalement la tête avant de lui répondre.

"Non merci, tu peux la garder."

Le jeune homme avait pourtant commencé à fumer avant même de la connaître. Ca lui procurait des sensations assez désagréables, sans doute par rapport au fait qu'il avait un corps... liquidable ? Dans tous les cas, il relâcha les bras pour mettre les mains dans les poches de son pantalon. Après quoi, il jeta un coup d'oeil autour de lui. Il n'y avait plus personne dans le parc, à l'exception de Kureno et d'Ayame. Si racket il y avait, il aurait lieu ailleurs. Le jeune homme abaissa légèrement ses paupières, tandis que son sourire se fit moins large. Il pourrait lui dire qu'il allait rentrer, lui souhaiter bonne chasse, et lui faire une éventuelle tape dans le dos. Mais il avait envie de tenter encore quelque chose. Aussi, il fit quelques pas tranquilles en direction de son amie, pour lui adresser à nouveau la parole.

"Tu sais, pour une fois qu'on se croise le week-end -qui plus est en tombant l'un sur l'autre- je trouve que ce serait dommage si l'on devait déjà se quitter sans avoir pu le temps de discuter ni rien. Et comme je n'ai rien à faire de spécial ce soir-là..."

Il laissa sa phrase en suspens, et pencha la tête sur le côté d'un air interrogateur. Il ne fallait pas être futé pour comprendre où Kureno voulait en venir : il se proposa d'accompagner Ayame. Et pourquoi pas ? Après tout, ce n'est pas comme s'ils étaient deux étrangers, ou quelque chose comme ça. Le jeune homme estimait qu'il avait tout de même le droit de faire un bout de chemin avec elle, si pas plus. Oh, il n'était pas pris d'une subite envie de casser la tête d'un pauvre malchanceux qu'il dépassait de quelques décimètres, non. Ce serait surtout plus agréable que de faire le chemin du retour tout seul. Après, bien sûr, Ayame ne serait peut-être pas d'accord. Elle préférerait sûrement se débrouiller seule, et n'était peut-être pas d'humeur à supporter la présence de Kureno. A moins qu'elle n'ait peur qu'il n'essaye de deviner ce qu'elle cache dans son sac ? Hein ? Toujours est-il que Kureno ne semblait pas tellement se préoccuper de ses affaires, même s'il se posait toujours des questions à ce sujet.

Bon... Ouf. Kureno, semblait-il, n'avait pas envie de la déranger plus que nécessaire a propos de son sac, et de son contenu "mystérieux". Aucun doute, il avait trouvé sa réaction étrange, et avait été intrigué, forcément... Mais tant que ça n'allait pas plus loin, ça ne posait aucun problème, hein! Ayame allait donc continuer d'agir, elle aussi, comme si de rien n'était, histoire d'éviter que ce malencontreux accident ait plus de conséquences néfastes que nécessaire... Et bien entendu, Kuro refusa son offre. Comme d'hab, il ne fumait pas, grand bien cela fasse à sa santé, qui aurait plus de chance de tenir la route que celle d'Ayame, quoi qu'elle ne s'en souciât guère pour le moment. Elle acquièsça donc, puis enfouit l'une de ses mains dans la poche de sa chemise, par réflexe. Etonnamment, Kureno ne semblait pas avoir calé qu'elle avait ce truc sur le dos, elle qui s'habillait toujours très féminine malgré son comportement un peu... Euh... Bref. Ca n'était pas plus mal. Le jeune homme aurait-il tilté à ce sujet qu'elle aurait toujours pu le bassiner a propos de soi-disants essais vestimentaires, mais... si on pouvait éviter d'en arriver là hein... Le jeune aurait moins de chances de se faire de drôles d'idées, voire de drôles d'idées un peu trop pertinentes au goût d'Ayame...

Elle s'apprêtait à partir, et avait déjà commencé à faire demi-tour marche, lorsqu'il lui proposa de l'accompagner. Elle se tourna donc vers lui, une moue circonspecte sur le visage... Pour très bientôt lui lancer un graaand sourire malicieux, et limite suggestif pendant qu'on y était. Pour une fois qu'ils se croisaient le week-end voire se tombaient dessus, hein? Bah... Ayame et Kureno étaient amis. C'était normal qu'ils passent un peu de temps ensemble, mais étant justement relativement proches, ils en arrivaient à se connaître pas trop mal... Et Ayame savait parfaitement que Kuro était un beau pervers. Derrière le côté innocent de sa proposition se cachait un minimum d'arrières-pensées,qui ne dérangeaient pas Ayame le moins du monde, en le sens où elle était assez grande pour se défendre, et n'avait pas peur de plaire, mais alors PAS du tout. Au contraire même. Qui plus est, Kuro lui plaisait pas mal, et une des seules choses qui l'avait retenue jusqu'à présent, c'était ses engagements... Elle ne pouvait PAS se permettre de sortir avec quiconque ne connaissait pas son secret. Et si Kuro en venait à l'apprendre justement, elle en serait sans doute malade... Résultat, elle se contentait de l'allumer de temps à autres, parce que ça l'amusait. Un peu comme maintenant justement. Elle s'approcha de lui, tout près, presque jusqu'à se plaquer à lui, et surtout de sorte à lui mettre bien sous le nez son décolleté pigeonneant, puis elle élargit son sourire avec finesse, avant d'enfin donner sa réponse, sur un ton amusé:

"Trop dommage oui, je ne vais quand même pas te laisser mourir d'ennui sur place, hm? Par contre je te préviens, si tu traînes la patte ou que tu me gênes pendant que je... bosse, je te laisse derrière hein..."

Elle n'était pas vraiment sérieuse, car elle savait très bien que Kureno ne ferait ni l'un ni l'autre, mais si il y avait bien un truc qu'Ayame détestait faire... C'était de donner son accord sans concession, sans compromis frustrant pour l'autre. Eh ouais... Elle A-DO-RAIT contrarier les gens. Tout le contraire de ce qu'elle aimait qu'on lui fasse, en gros. Puis vivement, elle redevint sérieuse et se détourna, pour achever ce bout de discussion sur un ton vif et autoritaire:

"Bon allez, on y va, il commence déjà à se faire tard si on tarde trop y aura plus personne dans la rue."

Et d'avancer d'un pas rapide, et ce malgré sa démarche quasi lascive. Le sourire ne quittait pas ses lèvres... Non vraiment, ce soir, elle était en forme, et étonnamment joyeuse. D'autant plus à savoir qu'elle allait bientôt se faire un joli cadeau, et le tout gratuitement. D'engendrer le malheur d'une tierce personne ne lui pesait paaaaas du tout sur la conscience, ça non.

Ayame se montra d'abord méfiante vis-à-vis de la suggestion de Kureno. Mais elle entra très vite dans son jeu. Au fur à mesure que la demoiselle s'approcha du jeune homme, le sourire de ce dernier se fit de plus en plus large, jusqu'à devenir aussi suggestif que celui de la yankee quand il eut une vue prenante sur son décolleté. Et au final, elle accepta sa proposition, lui conseillant simplement de ne pas la ralentir ni de la gêner dans son "travail". Même s'il s'attendait à une réponse de ce genre, Kureno n'en était pas moins ravi de l'entendre ! Il ne serait pas mort à l'idée de rentrer seul, loin de là, mais ça lui faisait toujours plaisir de traîner avec Ayame, depuis le temps qu'ils se connaissaient. Il passa donc une main dans ses cheveux avant de lui répondre sur un ton enthousiaste et plaisantin.

"Voyooons, tu me connais quand même !"

Ayame devait sûrement s'en douter, mais oui, Kureno n'avait aucune intention de l'importuner. Au contraire, il était même prêt à lui donner un coup de main pour qu'elle trouve de quoi faire son bonheur plus rapidement. Car après tout, rien ne disait qu'ils se sépareraient dès le moment où ils auraient trouvé de quoi remplacer le sac d'Ayame. Ils pourraient toujours continuer de discuter sur le chemin du retour, et même après. Au moins, à partir du moment où la demoiselle aurait récupéré un nouveau sac, tous deux pourraient sûrement profiter du reste de la soirée, d'une manière ou d'une autre. Du moins, c'était ce que Kureno espérait. Il en avait presque oublié qu'il devrait retourner en cours dès le lendemain matin. Enfin, le jeune homme avait beau réfléchir à ce qu'ils pourraient faire après avoir récupéré un nouveau sac, il fallait encore qu'ils arrivent à en trouver un. Ce qu'Ayame lui rappela vivement avant de se mettre en route. Le sourire de Kureno se fit large, une nouvelle fois, tandis qu'il retira sa main de ses cheveux, pour lui répondre sur le même ton amusé que précédemment.

"Tout ce que vous voudrez, chef !"

Ah ça, il était de si bonne humeur qu'il était vraiment prêt à faire tout ce qu'elle voulait ! Il avança rapidement pour se mettre au même niveau que la demoiselle, replaçant sa main dans la poche de son pantalon. Il était joyeux, et visiblement, Ayame l'était également. Pour un peu, on pourrait croire que le sort de son dernier sac était une bonne chose pour eux deux. Bien sûr, même si la sangle ne s'était pas cassée, ils auraient tout de même pu discuter ou flirter avant de retourner ensemble à leurs chambres respectives. Mais là, au moins, ils avaient une excuse toute trouvée pour s'amuser. Et Kureno avait bien l'intention d'en profiter !

Il se mit alors à penser à Andrei, son colocataire. Un élève de première année, assez étrange, mais vraiment amical. Kureno s'était vite habitué à son drôle de comportement, et avait fini par sympathiser avec lui. Comme il ne savait pas combien de temps ça allait leur prendre pour voler un sac à dos, il pensait qu'il pouvait toujours prévenir son compagnon de chambre via son téléphone portable. Ca lui éviterait de s'inquiéter inutilement, au cas où, et ça laisserait le champ libre à Kureno. Ainsi, tout en cherchant son téléphone dans ses poches, ce dernier s'adressa une nouvelle fois à Ayame, mais plus calmement.

"Par contre, deux minutes : je vais passer un coup de fil."

Il retrouva enfin son bien, et le porta sous son nez. Il chercha rapidement le numéro dans sa liste de contacts, et lança un appel avant de porter son téléphone à son oreille. En attendant, il tourna légèrement la tête vers Ayame pour lui afficher un sourire amical. Mais il recentra bien vite son attention sur Andrei quand celui-ci lui répondit.

"Allo ? Ouais, c'est Kuro ! Je suis encore dehors, je... non, t'inquiète, je vais bien ! Ecoute, je vais faire un tour en ville... oui, m'attends pas ! Je toquerai une fois rentré !... t'en fais pas ! J'ai de quoi me protéger contre les trolls des poubelles, je leur jette de l'eau dessus et ils se sauvent en couinant ! Tu me l'as déjà dit cent fois !... allez va, passe une bonne soirée vieux !"

Et il raccrocha, un sourire jovial sur les lèvres. Andrei trouvait toujours quelque chose de fantaisiste à lui raconter, et Kureno ne s'en lassait jamais. A croire qu'il ne le prenait jamais vraiment au sérieux. Enfin, tout en continuant de marcher, il retourna la tête vers Ayame, toujours en souriant. Il rangea son téléphone dans sa poche, n'en ayant plus besoin sur le moment, puis se rapprocha de son amie sans freiner la marche. Après quoi, il passa son bras par-dessus les épaules de la demoiselle, lui adressant à nouveau la parole, sur un ton aussi amical qu'amusé.

"Alors capitaine ? Quelle est la suite des opérations ?"

Ils allaient sûrement s'éloigner du parc, puis chercher un pauvre malchanceux, puis chercher à l'isoler, puis se jeter dessus. Simple, mais efficace en principe ! Après, le racket, ça restait la spécialité d'Ayame. Et c'était pour son sac qu'ils faisaient ça, alors que Kureno suivait simplement. Même si c'était tout de même avec grand plaisir qu'il participait à la fête. Surtout avec une "capitaine" aussi canon.

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