Mein Teil [pv dans un 1er tps]

[Premier Post]

Voilà quelques heures que Seishirô, nouvellement professeur d'Economie et Gestion de l'université d'Hokubu, patientait dans le parc, un livre à la main. Il ne faisait pas particulièrement chaud, mais il n'était pas non plus du genre frileux. Son air grave intimidait les rares étudiants qui passaient devant lui, mais il n'y faisait pas attention: au contraire, c'était bien là le but de cette expression neutre, dénouée de tout sentiment.

Mais pourquoi poireauter comme cela dans le parc? Oh, Seishirô avait ses raisons: il avait toujours une raison. Il attendait quelqu'un. Bien sûr, il ne lui avait pas donné rendez-vous, ni même affiché un mot sur le tableau prévu à cet effet, mais il était sûr que sa cible passerait par là: Seishirô était pile devant le pavillon des étudiants. Et il savait que sa cible y occupait une chambre.

Le bouquin l'ennuya vite, cependant. Quelle tristesse de devoir écrire de telles âneries! Il s'agissait en effet d'une revue traitant d'économie, un domaine où Mitsurugi Seishirô était passé maître, dans tous les sens du terme. Etant diplômé dans cette matière et à la tête de plusieurs bars de genres divers, il avait assez mis en pratique pour savoir que ce que cet économiste de bas étage était infaisable, et inefficace. Seishirô soupira bruyamment.

Il referma la revue, qu'il remit dans l'attaché-case qui lui servait de serviette. On ne perdait pas si facilement les habitudes du métier... Il n'en sortit rien d'autre, et observa un temps le parc. C'est à ce moment qu'il l'aperçut. Seishirô n'était pas du genre à fuir devant le danger, et il pensait sincèrement que l'autre n'en était pas un. Mais il y avait tout de même une certaine apréhension qui se glissait en lui, comme s'il était en train de faire une erreur, une grosse erreur. Mais Seishirô avait de la chance: sa cible était seule.

En effet, il l'avait observé depuis quelques temps, et savait qu'il fréquentait assidûment un jeune garçon. Pas que ça le gêne bien sûr, mais il faudrait dans ce cas que sa cible soit assez forte pour la suite. Une fois de plus, Seishirô n'en avait pas peur. A vrai dire, le mafieux avait peur d'un refus. Il savait qu'il ne pourrait pas faire grand chose dans ce cas-là, ou alors, il devrait employer les grands moyens. Finalement... ce petit-ami pourrait lui être utile.

Mitsurugi se leva alors, et se dirigea vers sa cible. Cette dernière n'était pas différente que ce qu'il avait imaginé. Cela serait un grand avantage dans la discussion qui s'amorçait, et qui risquerait d'être houleuse.

" Bonjour. Je suis Seishirô Mitsurugi, professeur d'Eco-Gestion... Puis-je vous parler? J'ai des choses très importantes à vous communiquer. "

Seishirô tendit la main, toujours avec cet air grave, solennel. Un léger sourire apparut sur son visage, mais il était si carnassier qu'il n'aurait pas du l'afficher. Pourtant, c'était bien malgré lui, car il ne voulait pas de mal à sa cible, bien au contraire.

[Deux mois après les évènements horizontaux avec Kelen et Spike...]

Mugen se demandait bien comment c'était arrivé. Bien sûr, il n'était pas du genre à se poser des questions inutiles, mais celle-ci attisait sa curiosité, excepté qu'il ne pouvait y répondre que par de l'incompréhension. C'était donc problématique, et ça occupait la plupart de ses pensées en ce moment.

C'est pour cela qu'il ne vit pas un professeur qui lui était inconnu venir le saluer. Mugen fut surpris et sursauta un peu. Il jeta un coup d'oeil à la gueule de l'homme en question... La première impression fut mauvaise. C'était quoi ce type? Un prototype d'homme-vautour? Mugen n'était pas si loin de la vérité.

" Euh ouais... bien sûr... Moi c'est Mugen Tatsuyama... "

Mugen ne savait plus où se mettre, et lui qui n'était pas du genre à stresser était vraiment mal à l'aise avec ce type. Il y avait quelque chose de très bizarre qui se dégageait de lui, comme si sa perfidie était palpable. Mais voilà, c'était un prof, et malgré toute sa rebellitude, Mugen ne se sentait pas de l'envoyer chier. Surtout avec cette aura deathmaskienne autour de lui...

Il serra donc la main tendue de Seishirô, mais n'arriva pas à lui sourire. C'était quoi d'abord, ces informations? Mugen arqua un sourcil, et demanda assez abuptement:

" De quoi voulez-vous me parler? "

Mugen s'avança vers un banc, et sans demander à Seishirô, il s'y posa. Ils allaient pas rester debout pour parler non plus!!!

Seishirô ne savait pas trop à quoi s'attendre de la part de Mugen, mais était heureux de ne pas s'être trompé sur la personne. Ainsi, c'était lui, Mugen Tatsuyama. A vrai dire, vu son air rustre et sa manière de ne pas prendre de pincettes, Seishirô n'était pas étonné, et en eut même un sourire en coin.

Il s'assit aux côtés du jeune homme, qui n'avait rien attendu de la part de Sei pour s'installer. Alors alors, ces choses importantes... Seishirô sourit à nouveau, de façon assez carnassière, et parla:

" Hé bien, par où commencer...? "

C'est vrai c'était assez difficile de savoir par où débuter, tellement Seishirô avait de choses à dire à Mugen... Hmm... disons, commençons à la manière faussement sentimentale:

" Mugen... c'est un joli prénom. Je n'aurais pas été capable d'en trouver un aussi seyant. Votre mère se porte bien? Tomoko, c'est ça? "

Seishirô s'approcha de Mugen au fur et à mesure qu'il parlait, créant un effet de suspens et de tension difficilement supportable. Il voulait tester Mugen, c'était évident. Mais dans quel but, exactement?

Soudain, Mitsurugi s'éloigna de nouveau. Il leva les yeux au ciel, comme pensif, et murmura alors, d'un air un peu rêveur:

" Elle m'avait bien prévenu qu'elle était enceinte, et ce fut la chose la plus intelligente qu'elle ait jamais fait. Ce raté de Kyuusuke n'est pas votre père, Mugen, vous ne le saviez pas? Pourtant, vous ne vous ressemblez pas. "

Mitsurugi fit une pause, curieux de voir les réactions de Mugen. Son fils. Eh oui, le beau Mugen était une erreur de jeunesse de Seishirô, erreur qui lui sera peut-être profitable en fin de compte. A nouveau, Sei sourit et reprit:

" Je suis votre père. Je peux vous le prouver, bien sûr, mais une photo suffirait non? A présent, je pense que je peux te tutoyer, Mugen. "

Pour l'instant, ce serait tout. Seishirô devait absolument savoir comment son fils réagirait vis à vis de cela, et lui agirait en fonction. Pas la peine de trop lui en dire s'il voyait qu'il serait réticent...

Alors de quoi il voulait bavasser le vieux? Mugen se sentait oppressé rien que par la présence étouffante de Seishirô, qui en plus, s'en jouait. Pas de doutes, l'autre savait comment faire pour foutre les boules, et il le faisait bien! Les explications tardèrent à venir, mais au final, Mugen aurait bien voulu qu'elles ne viennent jamais. Il avait un très mauvais préssentiment.

" Comment vous connaissez le nom de ma mère? "

Demanda-t-il méfiant. Bien sûr, c'était une information facile à avoir dans les registres de l'université, mais pourquoi fouiller son passé à lui, hein? Après tout, il n'était même pas son élève! Mais quelque chose disait à Mugen que Seishirô n'avait pas eu besoin de ces papiers pour connaître le nom de sa mère. La suite lui donna raison.

Les révélations de Seishirô laissèrent Tatsuyama sans voix. Alors Kyûsuke, ce cher bon vieux n'était pas son père? Ouais bon, c'était vraiment un raté, fallait le dire, mais quand même, il avait élevé Mugen! Et bien que ce dernier soit en pleine crise d'ado tardive, il ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour ce pauvre Tatsuyama. Et évidemment, s'en suivit la terrible révélation vadoresque...

" Mon père? Il me faudrait plus qu'une photo pour preuve! "

Mais... Seishirô avait raison: ils se ressemblaient pas mal, avaient la même carrure massive, les mêmes yeux pleins de défi et d'ambition, et les mêmes cheveux drus. Kyûsuke était plus petit et chétif, tout comme sa mère. Mugen ne s'était jamais posé de questions sur ses parents, pourtant. Des gènes, ça peut sauter une génération aussi.

Bref, Mugen se remit du premier choc, et lança alors à Mitsurugi Sensei:

" Pourquoi me dire ça maintenant? Ma mère vous avait prévenu non? Et vous n'êtes pas venu! "

C'était bien vrai ça, pourquoi aujourd'hui? Il avait besoin d'une roue de secours, c'était ça??? Mugen se disait que si c'était le cas, il pourrait se la mettre bien profond! Et oui, encore l'esprit de contradiction qui revenait au galop. Pas question de faire plaisir à ce mec qui se prenait pour son père!

Seishirô avait eu peur d'une telle réaction. Et voilà! Mugen avait la tête dure. Il l'avait prévu, ceci dit. Bon apparemment le gamin n'avait subi un si grand choc que ça, ce qui était une bonne chose puisqu'ils pourraient parler entre adultes, et pourraient peut-être négocier deux ou trois petites choses.

" Hélas, pour l'instant je n'ai que ça. Je pense que si tu interroges Tomoko, elle niera tout en bloc... Mais je sens que ça va finir en test ADN. "

Mitsurugi laissa un sourire s'afficher sur son visage: ça l'amusait, de jouer avec les nerfs des autres. Il savait qu'il était le père, et savait donc que ce test ADN emmerderait son cher fils. Seishirô, sur ce point, avait déjà gagné. Un 'je t'emmerde' d'avance, ça ne se refuse pas!

Seulement, Mugen était plus réactif que ce que Seishirô avait prévu. La question qu'il posa arriva un peu tôt pour Mitsurugi, qui prit soudain un air affligé parfaitement synthétique. Bien sûr, il aurait bluffé n'importe qui - c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il ne jouait pas au poker, ce n'était pas drôle si personne ne savait quand il bluffait ou non.

" Vois-tu... ton demi-frère, Tarô, m'a quitté un peu trop tôt. Sa mère est incapable de réitérer l'exploit, et me voilà obligé d'aller chercher mes héritiers dans les branches illégitimes. "

Tarô était mort, oui... un tragique accident de voiture, il y avait à peine deux mois: le temps nécessaire à Seishirô pour retrouver Mugen et utiliser son diplôme lui permettant d'enseigner à l'université pour l'approcher. Jusque là, tout avait parfaitement réussi. La suite ne devrait pas en être autrement.

" Je ne suis pas qu'un simple professeur, Mugen. Je possède plusieurs bars et hôtels à Tokyo, Nagoya et Kyoto. Et deux ou trois ici aussi. Je ne saurais dire si tu es mon seul fils, mais je suis au moins certain que tu es l'aîné de tous. Donc... "

Inutile de finir la phrase, Mugen comprendrait bien tout seul: tout cet empire immobilier lui reviendrait un jour. Sans parler de ce que Mitsurugi avait occulté: le clan yakuza régnant sur Roppongi.

Ah merde, le vieux marquait un point là. S'il parlait de test ADN, c'était qu'il était sûr de lui. Mugen fulminait sur le banc, mais ne répondit rien. Bien sûr que Tomoko ne dirait rien, sa mère était une femme de caractère tellement aigrie par on ne sait quoi qu'elle avait certainement été trempée dans du vinaigre... Peut-être que c'était à cause de Seishirô... ? Possible. Enfin, c'était pas le sujet.

Tout naturellement donc, Mugen protesta en demandant pourquoi le père venait d'un coup réclamer son fils, comme ça dans le normal. La réponse fut plus convaincante que ce que Mugen avait prévu. Et aussi plus triste.

" Ah... toutes mes condoléances... "

* Connard! *

Alors il était là que pour la succession au trône, hein? Il avait quoi de particulier pour chercher comme ça un fils, même illégitime? Et puis, c'était quoi ce délire héréditaire patrilinéaire? Tatsuyama était sceptique, mais simplement parce que l'autre avait raison... plier devant un mec si gerbatif, c'était pas du style de Mugen.

Seulement, le vieux avait des arguments plus que persuasifs. Mugen eut du mal à ne pas entrouvrir la bouche à l'énumération de la fortune commerciale et immobilière de Mitsurugi, mais ne le fit tout de même pas. Son image de mec renfrogné et rebelle en aurait pris un coup. Mais c'était à croire que Seishirô savait que Mugen aimait l'argent... et la domination. Tel père, tel fils?

" Vous êtes certain que je suis l'aîné? "

Déjà l'héritier voulait être sûr de ne pas se faire usurper le pouvoir... Même s'il ignorait en réalité la majeure partie de ce que lui léguait son père.

" J'ai d'autres demi-frères? Et votre femme, elle va pas faire un autre gosse? "

A peine intéressé tout à coup...

La réaction de Mugen faillit presque faire rire Seishirô. Ouais bon ça va, c'est pas comme s'il était un vrai papounet d'amour avec feu Tarô non plus! Mais ça aurait fait très mauvais genre de rire après une telle déclaration, alors Seishirô garda sa concentration d'acteur, et attendit que Mugen passe à autre chose. Déjà qu'aux funérailles Seishirô en avait eu vite marre des 'toutes mes condoléances', 'on sait pas quoi dire dans ces moments là' ou encore 'désolé pour ton fils'... Sans oublier sa connasse de femme qui n'arrêtait pas de brailler, avec des couinements rappelant désagréablement les hurlements d'un porc qu'on égorge... l'horreur.

Bref, Mugen ne sembla pas vouloir s'étendre là-dessus, ce qui attira le peu de sympathie que Seishirô était capable d'éprouver. La réaction suivante le fit presque sourire, d'ailleurs. Une considération pour son héritage, tout de même... Bon maintenant il faudrait veiller à ce qu'il n'attente pas à sa vie pour l'avoir plus vite, cet héritage. Avec le nombre de sbires obéissants de Mitsurugi, ça ne serait pas dur, d'autant plus que Mugen ignorait leur existence.

" Je suis certain que tu es l'aîné. Quant à d'autres demi-frères, normalement non, mais qui sait... Peut-être que leurs mères ont décidé de ne rien me dire. Tomoko a eu assez de cran pour me l'annoncer, mais je n'avais vraiment pas envie de m'engager à cette époque. Quant à ma femme... non, c'est définitif. Retomber enceinte pourrait la tuer, alors elle veille bien à cela. "

* Aucune concurrence, petit. *

Franchement, que demander de plus? Seishirô reprit son air faussement rêveur, se demandant s'il allait lui parler de l'autre face de son héritage, mais non, c'était un peu trop tôt.

" Aucune objection à ce que je modifie mon testament, donc? Tout pour toi, que dalle pour les autres. "

Clair, net et précis. Mitsurugi Maki n'aura rien de son mari, pas plus que sa mère et sa soeur, Megumi et Haruka. En échange, bien sûr, et ça restera secret jusqu'à la lecture du testament par le notaire, Mugen devra s'en occuper, tout comme il devra reprendre les affaires. Si Tatsuyama ne se pliait pas à ces directives, il pouvait faire une croix sur son argent. Dans ce cas, ce serait Haruka et son mari qui reprendrait les affaires, avec un ordre très clair: éliminer Mugen.

Humm... Plus Seishirô parlait, plus Mugen avait l'impression que c'était exactement ce dont il avait rêvé! Des thunes, et pas de contraintes! Ou si peu. Et surtout: pas de concurrence pour venir becqueter ses acquis. Tatsuyama ne sourit pas, bien sûr, ça aurait trop fait plaisir à Mitsurugi, mais déclara, une fois que Sei eu résumé l'affaire:

" Ca me va. Par contre... "

Comment tourner ça de manière diplomatique... Hmm... bon Mugen n'était pas très doué pour la diplomatie, alors autant faire une croix dessus directement! Il avait un service à demander à son très cher père:

" ... C'est pas que je sois dépensier ou quoi, mais j'aimerais bien un petit quelque chose, de quoi acheter un appart'. Je suis encore dans une chambre d'étudiant, je trouve ça assez chiant, au final. "

Bon pas siiii chiant que ça, après tout, son coloc était devenu son petit-ami, mais Mugen aimerait bien un peu d'intimité, un chez soi avec une salle de bains qui ne soit qu'à lui, une cuisine où il pourrait faire toutes les pizzas surgelées dont il rêvait, et surtout un lit double.

Evidemment, Mitsurugi pouvait refuser, Mugen n'allait pas partir comme ça: après tout, le testament resterait pour lui. Mais un petit quelque chose avant, ce serait cool. D'autant plus que...

" J'aurais préféré demander ça à ... Kyûsuke, mais c'est pas le même budget... "

Comment dire à mots couverts que son père adoptif était pas assez riche pour lui. Mugen était vénal, et il aimait ça. Il adorait tellement le sexe et l'argent qu'il pourrait faire hôte de luxe. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il allait faire mieux: proxenet de luxe. Merci papa.

Mitsurugi Seishirô était content que son intervention ne soit pas inutile. L'opération était même carrément couronnée de succès! Bon, il avait maintenant un héritier, de quoi aller modifier son testament. Mais il y avait des choses plus urgentes pour l'instant. Seishirô allait aborder la question quand son fils le devança avec une demande... à laquelle l'homme s'attendait.

Une esquisse de sourire narquois apparut sur le visage de Misturugi alors qu'il répondait à Mugen:

" Pourtant il me semble que tu n'as pas le plus désagréable des colocataires... J'ouvrirais un compte, avec un virement de... vingt-cinq millions, ça te va? " (de yens! Soit un peu plus de 150 000 euros)

La somme était non négligeable, même pour Seishirô. Mais ce dernier offrait là des fonds nécessaires pour que Mugen ait une certaine indépendance vis à vis des Tatsuyama. Enfin, qu'il ait une certaine dépendance vis à vis de lui, surtout. Bref, voilà une somme sur laquelle on ne crache pas, surtout quand on vient de demander de quoi se payer un appartement. Mais... Attendez, Seishirô avait plusieurs autres surprises pour Mugen. Si si si.

" Pour le logement, j'ai un immeuble en centre-ville dont un appartement est encore inoccupé. Je t'y emmènerais si ça t'intéresse. Sans loyer, cadeau. Je réglerais la paperasse t'en fais pas. Tu meubleras avec l'argent que je te donnerais. Ah... j'allais oublier: il y a suffisamment de place pour deux, si tu as peur que ton colocataire te manque. "

Et un nouveau sourire entendu. Seishirô savait que la relation que Mugen avait avec Kelen Assura n'était pas anodine, mais il s'en fichait royalement, du moment que ça ne venait pas contrecarrer ses plans. Bien sûr, cela posait un problème au niveau de l'héritier de la famille Mitsurugi... il avait sa petite idée, mais le temps n'était pas encore venu de mettre ce sujet sur le tapis. Quant au reste, Mugen semblait être du genre têtu et provocateur, aucune chance de le forcer à cacher ses penchants, ça ne servirait à rien. Et puis, il semblait assez fort psychologiquement pour ne pas se laisser influencer par des rumeurs moqueuses. Mugen était assez sauvage pour se défendre tout seul.

MItsurugi se leva alors, et ajouta une dernière chose, qui n'allait peut-être pas ravir Mugen, mais qui était nécessaire:

" Autre chose... Il te faudra prendre quelques cours de gestion, je pense. J'ai un patrimoine assez important et c'est la galère à gérer. Les femmes t'aideront, bien sûr, mais ça te serait profitable d'avoir quelques notions tout de même. Il y a certaines choses que tu dois savoir. "

Et quelles choses! Tout ça n'était que la partie émergée de l'iceberg! Si seulement Mugen savait sur quoi il venait de tomber... il n'en reviendrait certainement pas. Et c'est justement pour ça que Mitsurugi prenait son temps pour lui exposer ces choses et les lui expliquer. Avec un dernier sourire, il tendit sa carte de visite à Mugen, et demanda son numéro de portable d'un ton sans réplique, avant de s'éloigner:

" J'ai cours. A plus tard. Je t'appelerais pour te tenir informé des avancées des changements, notamment à la banque. "

Comme si Seishirô n'avait pas remarqué l'attrait de son fils pour l'argent. Il était bien le fils de son père, voilà qui était rassurant pour Mitsurugi.

* Putain de salaud de merde à la con! *

Ouais rien que ça... en même temps cette allusion peu discrète à Kelen n'était pas forcément pour plaire à Mugen, qui se mit immédiatement sur la défensive. Mais apparemment, il avait tort. Parce que Seishirô affirma qu'il lui filerait... 25 millions? Bordel!

" Quoi? Ah... euh... si c'est pas une blague... ouais... c'est même plutôt large là... "

Avec toute cette thune, il pourrait se mettre à jour niveau jeu video, c'était net. Et puis... il avait également une autre petite idée, bien moins égoïste, et plus sérieuse. Bref, Mugen commençait sérieusement à trouver Mitsurugi cool. Effrayant au premier abord, mais cool finalement. La suite fut d'ailleurs tout aussi plaisante, sinon plus.

" Ah ouais! Nickel! Et puis... vous pouvez l'appeler Kelen, hein. "

Mugen eut un sourire en coin en disant cela. Ouais, pas de doute, le vieux était au courant. En même temps, s'il avait observé depuis assez longtemps, ça ne faisait plus aucun doute. Bon bon... il avait son appart' maintenant! Et c'était pas l'achats de meubles qui allait le ruiner, non plus! Voilà qui était fait!

Et bien non! Forcément, y'avait un truc qui plairait pas à Mugen là-dedans, c'était couru d'avance! Et ce truc... ouais, des cours. Mugen soupira bruyamment, mais c'était là le sacrifice le plus nécessaire pour mériter tout ce blé.

" D'accord... J'vous filerais mon emploi du temps. "

Mitsurugi allait partir, mais évidemment, avant de le faire, il fallait au moins s'échanger les numéros de téléphone. Hop là, voilà qui était fait. Mugen eut un dernier sourire narquois en voyant que son nouveau père avait compris ce qui l'intéressait le plus dans cet accord: son fric. Bon, c'est pas tout ça, mais Mugen avait des trucs à raconter à son petit démon sur pattes. Le jeune homme parti donc en direction du pavillon des garçons, pour aller annoncer ces fabuleuses nouvelles à Kelen.

[Fin]