une plaine

Nefertoum se baladais dans la plaine dévastée, tous les sens aux aguets. Il venait de traverser une longue période de famine et son ventre commençait à se flétrir à cause du manque d'eau. Sa démarche était raide, on pauvait presque entendre les jointures de ses jambes craquer. Le sol dur sur lequel il se déplaçait paraissait aspirer son énergie au fur et à mesure qu'il avançait mais son esprit était captivé par une seule pensée :
on dit qu'il y aurait de l'eau de l'autre côté de cette chose...

Cette chose... Que pouvait-elle être ? Avait-elle une forme particulière ? Respirait-elle ? PENSAIT-ELLE ? Tant de questions, trop de questions...
Il fallait qu'il sache, il ne pouvait plus le supporter : tant de jour à voir ses protéger sucomber à la vue des Gmorks... Et lui-même qui commençait à périr....

Cette terre de désolation s'étendait devant lui comme un puit sans fond. Son regard balaya l'étendue, les paupières brulant ses yeux sous l'effort. Des rochers volaient ici et là, les marques d'une guerre visible sur leur surface. Une petite créature se fofila entre ses jambes avant de prendre on envole pour s'enfoncer dans le sol.
Il se concentra pour faire remonter une source en surface mais là encore, seule de la boue empoisonnée jaillit comme une fontaine. Sa couleur violette se reflèta sur son visage comme si une force émanait du liquide. Peut-être que la conversation qu'il avait écouté n'était que le résultat de la peur et de la folie... peut-être que cette chose n'existait pas...peut-être que c'était lui qui était en train de délirer...

Il continua à avancer, comme hypnotisé par une voix lointaine que seul lui pouvait entendre.



(NB : j'ai cru lire que les lois physiques sur AV n'était pas les mêms que sur Terre, j'espère que ma description concorde)

[Selon moi pas de problème pour AV, même si l'admin saurait mieux dire que moi ^^ pour la suite je te conseille de lire la fiche de Basilic si tu veux comprendre ce qu'il se passe... C'est un perso un peu spécial XD mais sachant que presque tous mes persos sont occupés, dans ceux qui restaient entre Andrei le cinglé et Basilic le vicieux... J'ai préféré t'envoyer celui qui fait encore le moins peur]

Basilic avait laissé Styx gérer seule le Tabula Smaragdina, pour une journée. En effet, il avait tenu à sortir aujourd'hui, car quelque chose d'inattendu s'était passé, et bien entendu, la curiosité du démon l'avait poussé à en chercher la source. Il y avait eu ce tremblement de terre... Et cette lumière rouge, dans le ciel, en provenance de l'université. Basilic avait été étonné, car il était rare que des choses se passent qu'il n'avait pas prévues.

Pour tout dire, cette histoire n'était pas sans lui en rappeler d'autres, du passé. Il en avait vaguement entendu parler par ses connaissances de l'époque. Il n'avait pas vécu lui même le phénomène, ceci dit, phénomène qui de ce fait lui restait relativement... obscur. C'est avide de connaissance qu'il était parti à la rencontre de la lueur rouge. Il avait découvert une passerelle. Armé d'artefacts suffisants pour assurer son rapatriement en cas d'urgence, il avait décidé de se risquer à visiter ce qui pouvait se cacher derrière ce portail... Car il lui semblait évident que la "chose" permettait d'atteindre un autre monde. Des étranges créatures, porteuses d'une énergie, ou d'une non-énergie très particulière, n'en étaient-elles pas sorties après tout? Les nouveaux mondes avaient toujours eu le don de l'intéresser... à outrance. Peut-être parviendrait-il à ramener de cette expédition un ou deux objets qui viendraient s'ajouter à sa collection...

Il avait donc traversé. Derrière, ce qu'il avait découvert l'avait ravi. Une étendue sombre. Un ciel capricieux, menaçant un paysage dors et déjà dévasté. Une humidité acide alentour, qui aurait pu lui être désagréable si il avait tenu compte du mécontentement que lui criait son actuelle enveloppe corporelle. Un mystère gigantesque, et... relativement désertique. Il n'avait encore croisé aucun autochtone. Pourtant il n'attendait que ça. Ca pourrait s'avérer très... intéressant, oui, c'était le terme. Pour Basilic, tout n'était qu'expérimentation. C'est dans cette même optique que, soudainement, il tourna la tête. Il lui semblait avoir aperçu une silhouette. Rêvait-il?

Visiblement non. Plus loin... Il y avait quelqu'un. A cette distance, la chose semblait humaine. Cela dit sa couleur de cheveux, azur, ainsi que son allure générale, montrait bien que cette terre n'avait rien à voir avec la planète bleue. Un fin sourire s'accrocha aux lèvres du démon, qui voyait là une chance d'en apprendre plus au sujet de ce monde. Au minimum. Comment l'être allait-il réagir à son approche? C'était une bonne question... Il aurait été dommage de le voir fuir. Il s'approcha donc de quelques pas et... s'accroupit, pour poser les mains sur ses genoux, et regarder dans la direction de l'être. Allait-il venir à lui..? Allait-il l'ignorer, ou bien partir? L'analyse de sa réaction l'aiderait à déterminer une approche pertinente.

Sa chevelure châtain clair glissa contre ses épaules. Ses mèches raides volaient au vent, libérant un regard vert émeraude qu'il avait récupéré sur l'une de ses apparences de la semaine d'avant. Cette couleur lui plaisait pas mal, à vrai dire. Il avait le physique d'un homme mince, fin, et très grand. Il approchait en effet le mètre quatre-vingt dix. Sa tenue était constituée d'une chemise blanche toute simple, sur laquelle un gilet de coton beige, d'apparence ancienne. La chaînette de son traditionnel monocle dépassait d'une poche. En ce moment, il était assez courant qu'il vole des corps de ce gabarit, pour porter ce type de vêtements... Comme quoi ses caprices possédaient en quelque sorte des modes. (apparence actuelle: ça, ma signature n'est pas à jour ^^")

Le hasard faisait bien les choses... Les fioles qu'il transportait dans son sac dans un but... plus ou moins net, contenaient entre autre de l'eau. De quoi potentiellement attirer certaines convoitises, quoique Basilic n'en ait rien su à l'heure actuelle.

Nefertoum s'arrêta. Il y avait quelqu'un plus loin, il possédait des bras, des jambes, une tête... oui c'était une personne et qui dit personne dit être pensant ! Méfiance. Mais la curiosité de l'Anté-Versien repris le dessus. Etrange....Il ne l'avait jamais vu avant. Et ces vêtements, une chaine en dépassait. Etait-ce un ancien esclave des Gmorks ? Non, il n'y avait aucune trace de saleté sur ses habits. Qui pouvait être cet étrange personnage ? Il a l'air maigre, mais aucun signe de faiblesse. Un Gmork? Il l'aurait déjà abordé ou sinon passé son chemin. Et puis... les Gmorks connaissaient-ils l'art du camouflage ? Est-ce qu'un pouvoir Eos pouvait-il être suffisament puissant pour changer d'apparence ?

Une pierre veint froler une des chevilles de Nefertoum, ce qui le ramena brusquement à la réalité. Il se sentait dévisager, mal à l'aise, comme en position de faiblesse. Le jeune homme mis le pied en avant et plia la jambe arrière, près à déguerpire à tout moment. Sans bouger, il plissa les yeux, la créature en face de lui venait de s'assoir. Une légère brise, presque imperceptible, se leva, traçant une vague de l'inconnu vers lui même. Nefertoum avait appris depuis longtemps à se méfier de tout ce qui avait une odeur suspecte.
Il pris une grande bouffée d'air... Quoi ? L'anté-Versien se bloqua net. De plus en plus étrange...Il se détendit... Peut-être était-ce dû à la fatigue, mais il ne connaissait pas cette odeur. Ni plante... Ni pierre... Ni cendre...(c'est l'odeur de pot d'échapement, si t'as pas compris )

Nefertoum fit quelques pas : il avait sentit la présence d'eau comme un murmure au loin.

Hmm... Basilic avait vu juste. Ces terres étaient sans aucun doute tourmentées... Peut-être plus que de mesure. Sinon, la créature là-bas qui avait remarqué sa présence n'aurait certainement pas eu pour réflexe de préparer sa fuite. Du moins, cela ne serait-il pas venu aussi rapidement, aussi spontanément. L'homme aux cheveux bleus changea d'avis, pourtant. Tant mieux... Il n'était jamais très évident de rattraper, sans le faire paniquer plus que de mesure, un individu qui fuyait. Que fit Basilic en attendant? Absolument... rien. Accroupi, silencieux, il observait l'étranger qui plus loin semblait comme... intéressé? Fasciné? Dur à dire à cette distance. Ce qui était certain en tous les cas, c'est qu'il semblait avoir quelques perceptions inhabituelles. Avait-il remarqué que Basilic n'était pas de ce monde?

L'étranger avança de quelques pas. Assez pour que sa démarche soit encourageante... Mais trop peu pour que Basilic se sente assuré de pouvoir approcher sans risquer de l'effrayer. La situation était délicate... comme il les aimait, certes. Il aurait pu resté accroupi et attendre de voir si l'étranger se risquerait à s'approcher de plus belle, mais quelque chose le poussait à agir, lui aussi. Il se redressa donc, et avança de quelques pas, tout en fouillant dans sa sacoche à la recherche d'un objet enchanté qui lui permettrait d'un peu mieux comprendre ce qu'il se passerait par la suite car... Il était presque évident que l'être et lui ne parlaient pas la même langue. Basilic connaissait de nombreux langages, qu'il avait appris au cours de ses millénaires de vie. Il apprenait vite, mais tout de même pas en trois secondes...

De son sac, il sortit donc ce qui ressemblait à... Une bobine de fil de nylon. Elle était très vieille, et c'était sa dernière... Elle datait d'une époque révolue, et avait été fabriquée par une petite "sorcière" que Basilic affectionnait beaucoup... à considérer qu'il connaisse le véritable sens du mot "affectionner". Un grand nombre des objets de sa collection lui venaient d'elle et de ses sœurs. Bref. Il sortit une paire de ciseaux, et coupa un morceau de fil. Le fil... échappa un petit glapissement de douleur. C'était tout à fait normal. Il fit un nœud, et le passa autour de son doigt. Le fil de "nylon" se mit alors à flotter, et comme une tête chercheuse, il se mit à "renifler" tout autour de lui, jusqu'à fixer sa direction, de sorte à pointer le seul être en présence à l'exception de Basilic. Voilà...

Basilic leva les yeux, pour observer le ciel presque... orageux. Le temps était-il toujours ainsi, dans cette contrée?

"Aaah... Quel dommage que le ciel soit si sombre, ne trouvez-vous pas? Rien qu'une petite pointe de soleil, et déjà tout serait moins déprimant..."

Technique numéro 102393, parler de la pluie et du beau temps. C'était ce qu'il y avait de plus banal à faire en l'occurrence, même si ça pouvait malgré tout paraître suspect. Mais Basilic avait tenté cette approche "verbale" dans l'unique but de vérifier le fonctionnement de son dispositif magique. Il avait parlé assez fort pour que l'étranger l'entende. Même si Basilic avait parlé en japonais, normalement si le fil n'était pas périmé, le sens de ses paroles devait s'être imposé à l'esprit de l'autochtone. En tous les cas, l'effet du morceau de fil ne durerait pas plus que dix minutes, alors même si il lui en restait en réserve mieux valait ne pas traîner.

Nefertoum s'arrêta, l'individu venait de se redresser. Son sang se pressait contre ses tempes, ce qui le faisait souffrir. Ne pas bouger, éviter tout gestes inutiles... Autant parce qu'il était très affaiblit, mais aussi pour ne pas paraître hostile au cas où la "personne" s'en prendrait à lui.
Ils étaient seuls dans cette contrée hostile mais il y avait assez d'éléments pour donner à Nefertoum un moyen de combattre si la situation dégénérait : la marre d'acide reposait paraisseusement quelques mètres derrière lui, il n'avait qu'à faire quelques pas et le tour était joué.

Cette odeur... Elle l'intriguait, lui qui pensait tout connaître d'Anté-Versus sur on plan olfactif, elle restait une énigme. Mais il était sûr d'une chose, il y avait de l'eau pas loin, une source qui n'avait pas lieu d'être avant son apparition. Etrange créature... il ressemble à un Anté-Versien mais il n'a pas l'air de se monde, du moins à rien de connu. Tout commençait à s'embrouiller dans sa tête.

L'étranger se leva. La douleur de Nefertoum gagna en intensité. Instinctivement, il se concentra autant qu'il put sur toute la surface qui le séparait de cet étrange individu. Il le sentait... cet élément liquide n'était qu'à quelque centimètre au dessus de la surface mais assez profondément pour ne pas transformer la terre en marraicage. Même s'il l'eau n'était pas assez acide pour empêcher la progression de l'étranger, il ne voyait pas d'autre solution pour le moment.
La personne avança... L'Anté-Versien était confiant, il le regarda sortir de sa poche une bobine de ce qui semblait être du fil d'araignée épais, le couper avec un ciseau puis l'enrouler autour de son doigt. Soudain le fil releva la tête...Ce n'était pas possible, Nefertoum n'était pas fatigué au point d'avoir des hallucinations ! Et pourtant... C'était bien en train de bouger... Il le vit pointer dans sa dirrection. L'ancien paysan était tellement surpris qu'il avait persu le contrôl de sa marre d'acide qui devait surement stagner à un mètre de profondeur maintenant.

"Aaah... Quel dommage que le ciel soit si sombre, ne trouvez-vous pas? Rien qu'une petite pointe de soleil, et déjà tout serait moins déprimant..."

Nefertoum sentit son être se pétrifier puis refonctionner lentement. L'étranger venait de lui parler !

"Rares les créatures de cette planète à parler du soleil car rares sont celles qui ont vu pour la dernière fois l'astre dans sa puissance... Qui es-tu étranger et d'où viens-tu ?

Il en était certain maintenant, la personne en face de lui ne venait pas d'Anté-Versus...

Aaah... Enfin. Basilic avait réussi à décrocher quelque chose des lèvres de cet individu là-bas qui... Bien évidemment continuait de se méfier. Dans ce contexte, c'était tout à fait normal, et c'était à Basilic de faire en sorte de... dégeler un peu leurs rapports. Pour cela évidemment il lui faudrait éviter de laisser libre cours à sa véritable personnalité. Mais ce n'était pas un problème, car on ne faisait pas meilleur acteur que lui. Il arborait l'identité de Makoto, le propriétaire du Tabula Smaragidna... Dans cette situation c'était encore ce qu'il y avait de moins suspect, même si pour cette créature venue d'ailleurs, ça ne voudrait pas dire grand chose. Il cligna des yeux. Relativement étonné, il tourna la tête en direction de l'homme, plus loin. Alors comme ça, ce mauvais temps était réellement perpétuel..? Basilic s'en serait douté. Il suffisait pour ça de constater l'état de la végétation, voire... de l'ensemble du paysage. Mais il en avait maintenant confirmation. Comme il n'avait jamais cherché à cacher ses origines "étrangères", il n'eut pas de mal à répondre:

"Le soleil ne brille plus ici..? Vraiment? C'est... plutôt triste. Que s'est-il donc passé pour que les choses en arrivent là..?"

Maintenant qu'il y réfléchissait... Il avait bien fait d'utiliser un morceau de sa bobine de fil enchantée. Grâce à elle il avait bien évidemment compris ce que son interlocuteur lui avait dit, comme si ce qu'il avait baragouiné lui avait été sous-titré. Mais il était évident que la langue dans laquelle il s'était exprimé lui était parfaitement inconnue. C'était bien dommage d'ailleurs... C'était très joli. Et voilà! Nouvelle lubie! Il voulait apprendre ce dialecte, avant même de savoir où il se trouvait... En attendant, comme déstabilisé il leva la tête pour regarder le ciel sombre. Il aimait beaucoup ce temps presque orageux, contrairement à ce qu'il pouvait bien dire.

"Je... suis Kojima Makoto. Mais Makoto suffira, dans ce contexte la politesse n'a pas grande importance j'imagine. Vous ne devez pas connaître... Je viens d'un endroit qu'on appelle "Terre". A vrai dire j'ai l'habitude d'avoir à faire au paranormal mais là c'est bien là première fois qu'il m'arrive pareille chose... Je ne sais pas exactement comment je suis arrivé ici... Pourriez-vous m'éclairer? Où sommes-nous exactement...? Visiter le pays a été jusqu'à présent une formidable expérience pour moi mais... Je dois que je suis perdu."

Il passa une main contre son crâne, émettant un rire gêné au passage. Puis il sembla comme tilter sur quelque chose qu'il n'avait pas remarqué auparavant. Un pli soucieux déforma son front.

"Mais... Mazette. Quel rustre, je n'avais même pas remarqué. Vous allez-bien? Vous semblez bien mal en point... Je ne vois rien à cette distance..."

Il hésita à sortir son monocle suite à cette remarque mais... Finalement n'en fit rien. Sait-on jamais... Peut-être n'avaient-ils pas de lunettes, dans ce pays. Il n'aurait pas fallu que son charmant vis-à-vis confonde un inoffensif morceau de verre avec une quelconque arme...

Nefertoum regarda l'individu avec insistance. Cette personne lui paraissait de plus en plus étrange, non sans parler de son acoutrement... En plus il s'exprimait avec un vocabulaire peu commun, son extériorité à ce monde était devenu soudain flagrant. Il ne savait quoi penser....Terre... Qu'est-ce que c'était ? Une autre planète, sur la quelle le puissant soleil n'est pas condamné à l'éxil. L'Anté-Versien aurait voulu savoir si les plantes étaient différentes d'ici mais l'heure n'était pas à l'envie. Il avait des choses bien plus importantes en tête comme l'arrivée de cet homme. Et qui était-il exactement, les infomations que l'inconnu lui avait données ne l'aidaient pas. Visité Anté-Versus ? Quelle drôle d'idée, lui même ne connaissait pas toutes ses facettes et qui pouvait s'en venter d'ailleur ? Mais cela n'était même pas envisageable de toute façon, les Gmorks avaient tout envahi.

Nefertoum s'avança de quelques pas, l'étranger semblait sincère : il paraissait vraiment perdu. Il faut dire qu'il tranchait comme la lumière d'une bougie dans l'obcurité totale avec ses vêtements propres. On avait vraiment la sensation qu'il n'était pas de ce temps, la guerre ne l'avait pas affecté or vu son apparence on pouvait penser qu'il la connaissait. Que penser...Toutes les possibilités fusaient en lui.
Il souffla, il voulait calmer son coeur qui le lançait depuis déjà un moment. Il abandonna l'idée de défence et se détendit ; le contrôle de son don devenait de plus en plus éprouvant et sa soif n'arangeait pas les choses...

"Je sens de l'eau..."

(désolé mais j'ai pas d'inspiration)

(^^ y a pas de problème c'est très bien comme ça)

Bon... Ca ne s'annonçait pas trop mal. Basilic profitait de la situation pour continuer d'observer l'étranger, sous toutes les coutures. Vu qu'il venait de s'inquiéter pour sa santé, ce comportement était justifié. Il nota donc lorsque l'homme aux cheveux azur cessa d'être sur la défensive. Il devait certainement penser que ce n'était plus nécessaire, du moins pour le moment. Et il pouvait bien... Basilic n'avait de toutes les manières pas l'intention de lui faire du mal - du moins pour le moment, de même. Il était nettement plus intéressant d'essayer d'en apprendre plus sur ce monde parallèle que de découper ses habitants en morceaux sans même avoir appris à les connaître. Basilic aurait certainement besoin d'un corps, ou du moins d'une identité volée à un autochtone mais il n'en était pas question aujourd'hui.

Ce qui était moins drôle, c'est que son interlocuteur n'avait pas pris la peine de répondre à ses questions. Ou du moins il ne les avaient pas notées... Il semblait être intéressé par quelque chose en particulier. Peut-être valait-il mieux répondre à ses attentes, avant de s'essayer une nouvelle fois à lui soutirer quelques informations? Basilic porta la main à sa besace, à l'écoute. Sa main s'arrêta au moment où il prit connaissance du centre du problème.

"... De l'eau?"

Aaah oui... de l'eau. Il regarda tout autour de lui. Le paysage ne semblait pas aride... Mais peut-être que la pluie qui tombait sur la région était polluée, ou du moins, n'était d'une manière ou d'une autre pas potable? C'était envisageable, et ça lui offrait un avantage. L'appât du gain... Peut-être avait-il trouvé une carotte? Il plongea la main dans son sac pour de bon, cette fois-ci, et il commença à remuer ses fioles de verre, lesquelles se mirent à s'entrechoquer dans une nuée sonore cristalline.

"Je n'ai pas grand chose sur moi mais..."

Ca..? Ah non c'était du formol. Ca..? Non plus... Il y avait un doigt humain qui traînait dedans, mieux valait éviter que son interlocuteur tombe là-dessus, sous peine de l'effrayer et de perdre tout ce qu'il avait réussi à obtenir jusqu'à présent. Ca..? Ah. Voilà. Il avait mis la main sur une fiole d'eau pure, dans laquelle il n'avait encore fait aucun mélange. Il l'extirpa donc de la toile du sac, entre deux doigts arachnéens, puis innocemment, il la présenta à son vis-à-vis.

"C'est peut-être ça que vous sentiez? J'en ai deux ou trois sur moi... Mais si vous avez soif ça ne sera certainement pas suffisant! Sur Terre, nous avons de l'eau en abondance. Voulez-vous venir avec moi le temps de vous changer, de vous nettoyer, de vous repaître? J'ai un petit appartement en ville, au dessus de ma boutique... Ce n'est pas grand chose mais c'est mieux que rien, si vous n'avez pas peur de... l'étranger. Mais je comprendrai si vous préférez ne pas me suivre... Je peux aussi vous rapporter une jare ou deux, à l'occasion."

Avec un sourire avenant, il lui tendit la fiole, et attendit une réponse quelconque.

Nefertoum, méfiant, regarda la fiole. L'expression d'avidité n'arrivait pas à apparaître sur les traits durcis de son visage qui évoquaient plus l'étonnement que toute autre émotion. L'eau était pure, il le sentait même avec la distance qui les séparait. Les éclats de terre vollaient autour d'eux, formant comme une sorte de ronde, ce qui rendait l'Anté-Versien nerveux.Il fallait qu'il donne une réponse mais avant il devait analyser la situation. Dans le cas où l'étranger n'avait pas d'intention mauvaise à son égard, il pouvait se permettre de lui faire confiance. Mais sa raison lui disait qu'une personne qui vient d'un autre monde comme si de rien n'était et qui se dit passifique, mieux vallait s'en méfier.

Analisons la situation : je suis en train de dépérir dans une zone acide, sans eau, avec un individu très étrange... Cet individu possède ce liquide si précieux mais puis-je lui faire confiance ?
Mes possibilités : soit je ne risque rien soit j'ai tout à perdre...

Tout à perdre... C'était de grands mots pour si peut de choses...Les pensées de Nefertoum étaient bien pessimistes mais l'expérience lui avait appris à se méfier de tout et de n'importe quoi. On aurait pu croire qu'à force de maltraitance, il était devenu paranoïaque mais le fait que l'étranger sentait des éfluves que la nature était incapable de produire ne jouait pas en la faveur de celui-ci.
Aller sur Terre ? Un grand combat venait de s'engager au plus profond de son être. La crainte allait-elle le remporter sur le besoin ou bien son manque allait-il remporter ce combat ?

" Me comprendriez-vous si je vous demandais de poser cette chose au sol et de reculer de 3 mètres ?"

Il voulait gagner du temps afin de mieux préparer son choix mais son corps n'allait pas le supporter plus longtemps. Nefertoum savait que la nappe d'acide était à porté de main et qu'elle avoisinnait les 5 mètres cubes. De plus le contacte avec l'air froid risquait de la faire exploser, non dans une grande raffale, mais les vapeurs seraient telles qu'ils seraient aveugles tous les 2 pendant pas moins de 2h à cette distance.

Alors... Que choisirait l'homme aux cheveux bleus? De le suivre, ou bien de rester dans cette zone dans laquelle il était visiblement en train de dépérir? Bien entendu les origines inconnues de Basilic en faisaient l'individu suspect par excellence, mais l'appât du gain avait de bonnes chances de faire son effet, tout de même. Le démon resta "sage comme une image", en attendant que son charmant interlocuteur réagisse. Et sa réaction semblait mitigée. Basilic comprit rapidement qu'il avait tout intérêt à donner à l'homme ce qu'il désirait, sans trop en faire. Car il n'arriverait assurément pas à le mettre dans sa poche en deux coups de cuiller à pot. Il prit un air légèrement surpris, puis comme si c'était là l'évidence:

"Oh bien entendu... Ca ne me pose aucun problème. Tenez..."

Il se baissa, sans gestes brusques. On ne savait jamais comment pouvait réagir un... animal acculé. Il posa la fiole d'eau par terre, puis se releva, et recula de quelques grandes enjambées, ainsi que ça lui avait été demandé.

"Voilà... Comme ça, ça vous va?"

Il resta debout, et laissa ses bras retomber, sans un seul geste. Après tout il n'était qu'un simple commerçant, peut-être un peu trop porté sur le surnaturel, n'est-ce pas? La "créature" pouvait bien faire ce qu'elle voulait dorénavant. Basilic n'avait pas de combine, ni de plan foireux, pour une fois... Ou du moins on ne pouvait pas exactement appeler ça comme ça. La fiole n'était pas empoisonnée, de toutes les façons. Un sourire indulgent.

"Bref... Votre méfiance m'intrigue. Ces terres seraient-elles dangereuses? Si c'est le cas je ferais bien de partir aussi vite que possible, car je ne suis vraiment pas un spécialiste des situations extrêmes..."

... Finalement, son sourire avait disparu, en faveur d'un pli soucieux. Un humain perdu dans une contrée inconnue et visiblement dangereuse... Si cela avait été vrai, il aurait évidemment été mal parti.

Nefertoum regarda l'étranger reculer puis fit quelques pas pour attrapper la fiole. Alors qu'il se baisait, il regardait l'individu, épiait ses moindres gestes, pret à agir pour une quelconque raison. Mais à quoi bon, épuisé et affaiblit, il n'aurait pu résister que trop peu de temps contre une attaque. Se baisser était une véritable torture pour lui, le manque d'eau avait trop asséché sa peau. Alors il relacha sa méfiance et se fut comme si les mots de la personne en face de lui pénétrèrent sa conscience. Il pouvait enfin saisir la portée de ses parole et réfléchir à la proposition...

Il a l'air sincère... La fiole était froide au touché, elle lui rappelait celles des scienifiques du roi qu'il avait vu une fois. La Terre, est-ce si diférent ? Il porta le brevage à ses lèvres, l'eau coula le long de sa gorge. Et si j'y allais, qui se soucierait de moi ? Il regarda autour de lui la contrée devasté, le vent avait levé un nuage de poussière, cachant à moitier un plan qui dépérissait sous le temps orageux. Son corps absorba l'eau et sa pensée s'eclaircit. Qui s'occuperait d'elles ? Mais elles n'étaient plus depuis longtemps ; ce fut comme si sa vision s'éclairait d'un seul coup, comme s'il se réveillait d'un long rêve paisible dont personne ne veut être tiré, comme si le temps venait brusquement de reprendre son court...

Ce fut alors comme si le ciel avait été déréglé : la première goutte d'eau annonciatrice de déluge. Nerfertoum tomba a genou alors que que les nuages se rassemblaient comme attirés par un point au dessus de lui. Le vent s'était levé, accélérant la ronde des pierres autour des deux personnes, formant comme un mur translucide dont on n'ose toucher du bout des doigts, de peur d'en ressentir une douleur atroce. Même ce sifflemment ne pouvait sortir Nefertoum de sa transe émotive. Le sol devint humide puis pateux et enfin, la première flaque d'acide ressortit sous les mains de l'Anté-versien : cette brusque douleur l'arrêta et la fatigue eu raison de lui. Il s'écroula sur le côté, la tempête disparut instantannément, le ciel assombrit ayant effacé avec lui les derniers reflets dans ses yeux. Bien que sa conscience s'effaçait, son subconscient s'impregnait de ces dernières pensées : qu'importe ce que l'étranger ferait de lui, il ne survivrait que pour se venger des Gmorks dès aujourd'hui.

Ah..? En silence, Basilic laissa l'homme s'approcher. On allait tout de même pas l'arrêter en si bon chemin! Qu'il ramasse la fiole... Qu'il tente d'y goutter, même! Il ny avait absolument aucun piège là derrière. Non, vraiment aucun. Par chance pour cette créature... extra-terrestre, Basilic était d'humeur curieuse. Il avait donc tout intérêt à prendre soin de son "hôte" si il voulait lui soutirer quelques précieuses informations, hm..?

Tiens donc. Il ne lui soutirerait peut-être plus d'informations que prévu. Relativement étonné - quoique à bien y réfléchir, ça ne l'était pas tant, étonnant - le démon observa son vis-à-vis perdre conscience, et s'écrouler par terre. Il eut une légère moue... Hmm. Il n'était tout de même pas mort, n'est-ce pas? Le premier autochtone qu'il lui était donné de rencontrer après tout ce temps passé à chercher quelque chose de vivant dans ces terres dévastées! Ca l'aurait embêté de devoir s'amuser à chercher un nouveau spécimen alors qu'il en avait un si beau sous la main pour tout dire... Mais soit. On verrait bien. Il s'approcha pour voir ce qu'il en était.

Cric, crac. Ses genoux craquèrent. Hm? Eh bien! Son actuel hôte charnel, charmant homme si il y en était, semblait avoir une ossature quelque peu... tourmentée! Il fut vite accroupi malgré tout, et il passa donc une main contre la jugulaire de l'homme aux cheveux bleus. Le coeur battait toujours, quoi que son rythme troublé n'était pas signe de bonne santé... Bien! Tant qu'il 'était en vie, c'était parfait! Et comme il était inconscient, Basilic allait pouvoir en profiter un peu, aussi...

A nouveau souriant, comme insouciant, il tourna le corps inanimé de l'étranger sur le dos, et l'inspecta de plus près. Il tourna sa mâchoire à droite... puis à gauche. Leva son menton. Inspecta sa pupille... Pour enfin laisser ses doigts glisser le long d'un bras, et soulever une main, dont il inspecta les métacarpes avec attention. Bien bien bien... Ces créatures malgré leur ressemblance avec le genre humain présentaient quelques différences côté "charpente"... Ils avaient bras et mains plus longs, entre autre... Il lui faudrait voir ça de plus près, mais il aurait tout le temps d'en disséquer un autre... Plus tard!

"Eh bien eh bien..."

Tout ce manège pour que finalement sa proie lui tombe dans les bras... Amusante ironie du sort. Il allait falloir qu'il le traîne ailleurs, maintenant... Bien malgré lui, il allait finir par la visiter, la Terre! Le démon passa une main autour de la taille de la créature, et de l'autre souleva son bras... Oh hisse! En serrant les dents fermement, il parvint à charger le colis sur son dos. Ce corps n'était pas assez musclé pour ce genre d'exploits, même si l'homme était plutôt léger... Mais si il le traînait par terre tout du long, sur qu'il en retirerait quelques bleus qui pourraient l'amener à se rétracter plus encore dans sa carapace! Schlak. Le bruit de la chair déchirée. Pas celle de l'autochtone non! Celle de Basilic, aux endroits où des racines aux épines acérées avaient poussé. Elles s'enroulèrent autour du corps endormi, et aidèrent de ce fait Basilic à soutenir son poids. La passerelle n'était pas bien loin. Un sourire disproportionné apparut sur la face de la créature des enfers. Un sourire aux dents épaisses et pointues, qui dépassait de son visage. La lueur rouge qui illuminait le blanc de ses yeux ne trompait guère... Tout ça risquait d'être fort intéressant à observer, cette simple pensée le réjouissait!

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