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| | | 06 Bestiaire, les postes à pourvoirs (démons & anges) |  |
| | | Auteur | Message |
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Faust
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\"Race\" du perso : Humain... enfin... il est censé l'être !
Date d'inscription : 29/10/2008
 |  Sujet: 06 Bestiaire, les postes à pourvoirs (démons & anges)  Jeu 6 Aoû - 13:52 | |
| Démon / Zohar - Encore un personnage un peu compliqué à prendre en main, que voici...
Sa fiche est longue, oui. Mais il y avait masse de choses à dire... Et encore j'ai laissé libre les détails de sa vie au Zohar.
Exigences minimales donc! Un peu moins que pour Lucifer, mais malgré tout:
- Être expérimenté, et intéressé par le personnage et par l'intrigue.
- Connaître sur le bout des doigts l'histoire de la Géhenne si ce n'est du Zohar... Cette histoire est abordée dans la fiche, mais pas en détail. Il faudra se référer à la fiche de Lucifer pour en apprendre plus, en attendant que j'ai fini de mettre en place le site sur lequel toutes ces informations primordiales seront réunies une bonne fois pour toutes ^^
- Comprendre et assimiler la personnalité et la psychologie de ce personnage, ainsi que ses diverses relations avec les divers autres persos... Si vous avez des doutes demandez moi.
- L'avatar est imposé. On peut se mettre d'accord pour le changer si vous le souhaitez mais moi je l'aime bien D: (plus sérieusement: XD on peut voir ça par MP)
- Le rythme de post doit être soutenu... A condition que vous ayez un topic en route bien entendu. Minimum un à deux posts par semaine, tant que votre compagnon de rp ne vous bloque pas, étou, étou.
- Ne pas trop grosbilliser ;P. Les seigneurs du Zohar sont des personnages puissants voui voui mais si on tombe dans l'effet shonen c'est pas marrant non plus '_'
Tout manquement à n'importe laquelle de ces règles peut entraîner la "confiscation" pure et simple du personnage, lequel retournera joyeusement barboter du côté des postes à pourvoir.
Encore une fiche longue oui... Il va falloir s'assurer que vous l'ayez lue et bien comprise. Donc, à la fin de la fiche, vous trouverez un petit questionnaire. Les personnes souhaitant jouer Asmodée n'auront qu'à y répondre, et m'envoyer ça par MP. Si le résultat est concluant, alors, le rôle vous sera donné.
- Nom: Asmodée
- Nom abandonné: Cléopâtre VII Théa Philopator
- Age: Entre un peu plus de 2000 ans... Et encore plus.
- Avatar potentiel
- Histoire:
L'être perfide, enrobé de chaleur, nageait sans relâche. Ses pinces luisantes fendaient les flots bouillonnants. Son corps aux courbes vicieuses dansait dans la fluide épaisseur du fleuve de feu, qui seul savait apaiser sa hargne. Belzebuth était tombé, face à Lucifer. Cela faisait maintenant plusieurs siècles que l'ange déchu l'avait vaincu. Et Asmodée, qui longtemps avait pu faire ce que bon lui semblait au sein de sa demeure de toujours, la Géhenne... Asmodée n'était plus rien. Des stupides règles lui avaient tout pris. Cet haïssable serpent tout d'abord, que Lucifer avait rendu maître de la résidence de Luxure... Puis cet autre emplumé. Samaël... Cet être abject, méprisable, qui n'avait fait que profiter de ses origines pour prendre une place qu'il ne méritait absolument pas. Asmodée, qui un temps avait pu imposer son bon vouloir sur les terres enflammées de la troisième résidence, était désormais forcé à l'obéissance. Préposé à parcourir le Phlégéthon ad vitam aeternam, en tant que gardien, et qu'occasionnel bourreau. Gare aux goules que les démons jetaient avec cruauté dans les abysses brûlantes du fleuve... Gare à la colère du gigantesque arthropode, déchu de son statut de chef, condamné à lamentablement tourner en rond dans ce marécage rutilant. Perce les corps, et viole les âmes... Asmodée attendait son heure. Viendrait le temps où Samaël payerait pour tout ce qui lui était arrivé... Asmodée saurait rompre le maléfice qui le tenait attaché au fleuve, et se rebeller contre l'usurpateur. Lucifer reconnaîtrait sa valeur, et lui rendrait son statut de toujours... Quitte à ce que qu'il doive se soumette à la volonté du Déchu. Alors qu'il le haïssait cordialement. C'était sans compter les plans du serpent tentateur, et du venin de dieu, ses ennemis, toujours complices lorsqu'il s'agissait de vice, et de sournoiseries. Samaël en bonne copie de Lucifer, avait compris à quels risques il s'exposait, en laissant à Asmodée la vie, et une partie de son libre arbitre. Il comptait bien s'occuper de son cas, d'une manière ou d'une autre... L'éternel nageur n'aurait très certainement pas le temps de se rebeller contre son seigneur.
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Quelques années passeraient, dans le monde des mortels. Loin de toute cette ardente agitation.
Alexandrie, durant un hiver doux. Dans ces contrées, l'hiver n'était de toutes les manières jamais bien froid. L'année -68 battait son plein. Un jour, historique, quoi que l'Histoire ne s'en souvienne pas, une petite forme, enroulée dans des linges, passa furtivement, dans les bras d'une femme, se frayant un chemin jusqu'au domaine du pharaon. Ce jour vit naître l'une de ces figures antiques dont personne n'ignore le nom. La femme, qui de l'époque, fut sans doute à la fois la plus puissante, et la plus connue. Cléopâtre VII Théa Philopator, de son nom complet. Fille illégitime de Ptolémée XII, laquelle, malgré ce statut, serait amenée à plusieurs années d'un règne mondialement connu.
A temps immémoriaux, souvenirs effacés... Souvenirs d'une vie de presque quarante années, bien pleine. Elle commença dans une banalité que ne rompait que sa position hiérarchique. Jeune princesse, princesse infortunée, Cléopâtre vécut ses premières années dans la discrétion, et l'observation d'une déchéance malheureuse, dans laquelle son père, incompétent notoire, amenait avec brio le pays... Il est juste à dire qu'elle fit preuve d'un esprit d'observation et d'analyse louable, pour son jeune âge. Amenée à subir le règne misérable de Ptolémée XII, elle en profita pour s'instruire, et développer une finesse d'esprit qui aura fortement manqué à son prédécesseur... Également ambitieuse, elle développa hargne et détermination, car frustrée de l'incompétence de ses ainés, concernée par ce pays qu'elle voyait progressivement sombrer, elle décida fermement d'y prendre part, quand viendrait son tour... Et si il venait. Ce à quoi elle comptait bien. Il était dit que la future reine était d'une intelligence remarquable. Son aiguë perspicacité, alliée à son fort désir de souveraineté... lui-même allié à une volonté titanesque, se pervertiraient bien plus tard, l'amenant à des carrefours de l'existence insoupçonnés. Pour le moment, et pour longtemps encore, elle restait une jeune femme au fort potentiel, et qui brûlait de le mettre au service d'une patrie en danger.
Ainsi, à force d'argumentation et de calculs, parvint-elle à convaincre le pharaon, faiblissant, de faire d'elle sa principale héritière. Bien sûr, elle n'avait pu le convaincre parfaitement... C'est ainsi qu'en -51, Ptolémée XII mourut, laissant son trône à sa fille, ainsi qu'à son jeune fils, Ptolémée XIII. Une femme ne pouvait alors régner seule, selon l'usage de la dynastie. D'où la nomination de son cadet d'à peine quinze ans, en tant que second successeur... Et d'où leur mariage, prononcé pour la forme.
Les quelques premières années de règne n'allaient pas être faciles... Et, peut-être, allaient-elles lui donner ce goût pour le pouvoir, pour les complots, qu'elle n'arrêta plus de développer depuis lors. En effet, il allait falloir régner à deux. Hors, les deux souverains, quoique parents, n'avaient que très peu de points communs... Et surtout, une conception très différente du pouvoir, et de la manière de gérer le pays. Le frère, jeune et arrogant, était prêt à suivre la voie déclinante de son père, très peu conscient du fait que le dit père n'avait absolument pas su mener à bien son travail, durant son règne catastrophique. Cléopâtre, pour sa part complètement avertie, ne pouvait que rejeter les initiatives de son cadet... Lorsque cette dernière parlait de réformes, c'était elle qu'on désavouait. Elle n'était après tout qu'une femme, que la plupart des membres du palais trouvaient insolente. Ptolémée XIII, rapidement retourné contre son ainée, n'eut de ce fait aucun mal à comploter contre elle, pour progressivement l'évincer du pouvoir... Pourquoi donc? Il suffisait de multiplier les réunions, les discussions dérangeantes, au sein desquelles Cléopâtre n'était écoutée par personne, au sein desquelles d'aucun se plaisait à lui faire perdre en crédibilité... Jusqu'à ce qu'enfin son pouvoir soit implicitement reconnu comme nul. Elle n'était devenue plus qu'une façade de reine, sans aucune influence, avant même de n'avoir pu contrer les manigances de son frère... Cette situation, bien entendu, n'allait pas lui convenir. Contre son gré, elle allait devoir de même tirer des ficelles cachées, et regagner de façon déloyale ce pouvoir que le cadet avait su lui soutirer.
Deux ans après le début de leur règne commun, Cléopâtre avait enfin réussi à réunir tous les éléments nécessaires à son plan. L'Egypte prenait alors un très mauvais tournant, dirigée par la main incompétente de Ptolémée XIII. De ce fait, le jeune souverain perdait de lui même nombre d'alliés, déçus par ses résultats qui ne faisaient que de se dégrader. Tout cela, Cléopâtre l'avait bien entendu prévu... Et progressivement, elle s'était mise à collectionner les dits déçus, jusqu'à récupérer les moins scrupuleux de ceux-ci. Les mêmes que ceux qui l'avaient évincée, qui dorénavant lui juraient fidélité. Il était désormais temps de rendre la pareille à son frère. Profitant de ses erreurs nombreuses, elle parvint à inverser la donne, jusqu'à décrédibiliser Ptolémée, lequel ne pouvait justifier ses actes. Elle sut s'exprimer pour gagner les cœurs et les confiances, et pour briller telle la souveraine respectable qu'elle se savait dors et déjà capable de devenir. Elle apportait des solutions aux problèmes que son cadet n'avait cessé d'aggraver et de créer. De là, elle récupéra ce qui lui était dû. Son nom fut, de ce moment, le premier à figurer dans les registres officiels.
Ptolémée, et ses quelques derniers fidèles, n'acceptèrent ceci dit pas cette humiliation, qui n'était pourtant que monnaie rendue. Le pouvoir se scinda en deux.. Et ce fut le début d'une véritable guerre intestine, entre les deux monarques, et entre leurs deux factions. Lors de l'été -48, Ptolémée XIII et Cléopâtre se firent face, à Péluse. De cet affrontement, Ptolémée sortit vainqueur... Forcée par les choses à battre en retraite, Cléopâtre dut se réfugier en Syrie. C'était le début d'une suite d'événements qui ne pourraient que la mener à une fatalité dont elle même n'avait pas idée à l'époque...
Il existait un homme, que la mésentente de Ptolémée et Cléopâtre dérangeait fortement. Cet homme, dont l'Histoire a aussi retenu le nom, avait alors quelques comptes à rendre avec l'Egypte. Il s'agissait de Jules César, souverain romain, à qui feu Ptolémée XII avait des dettes à rembourser. Tant que le pouvoir serait scindé, personne ne daignerait se soucier du remboursement des dites dettes, et cela, César l'avait bien compris. Il convoqua donc les deux monarques égyptiens, espérant réussir à les réconcilier. En Syrie, Cléopâtre, progressivement, parvenait à grossir le nombre de ses alliés. Elle daigna ceci dit se présenter à Alexandrie en temps voulu, tout comme son frère. Mais si la jeune femme était prête, pour le pays, à provisoirement faire quelques compromis... Ptolémée, lui, ne l'était pas. Il refusa les négociations, et fit enfermer César. La guerre continua donc... Cela dit, Cléopâtre, dont les sentiments envers son frère s'étaient définitivement refroidis en vue de son comportement toujours aussi immature, avait décidé qu'il était grand temps de définitivement l'empêcher de nuire. De loin, elle tira des ficelles bien plus dangereuses et acérées que celles qu'elle avait appris à manier jusque là... Il était question d'assassinat. En début -47, très étrangement... Le jeune Ptolémée XIII se noya dans le Nil. Si Cléopâtre était derrière cet assassinat, et si certaines personnes l'en soupçonnaient, il n'empêche qu'elle fit tant et si bien que personne ne parvint jamais à en avoir la preuve. Les preuves... Elle s'était attachée à toutes les éliminer minutieusement. Ce fut la première fois qu'elle entacha véritablement ses mains de sang. Ce fut un tournant dans sa vie, au cours duquel son esprit, torturé par le devoir, la haine, et la culpabilité, s'assombrit lui-même considérablement. De ce moment, elle n'aurait plus de scrupules ni de remords à faire les pires des choses pour garder le pouvoir, et parvenir à maintenir le statut du pays. Ce fut sa première transformation.
Dernière édition par Faust le Mar 25 Aoû - 16:32, édité 3 fois | |
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| | Sujet: Re: 06 Bestiaire, les postes à pourvoirs (démons & anges) Jeu 6 Aoû - 14:14 | |
| Le changement qui s'était opéré dans son esprit n'allait pas tarder à modifier ses manières de façon plutôt conséquente. César, une fois libéré, et une fois cette histoire de dettes réglées, ne comptait pas en rester là avec l'Egypte. Faute au règne court mais peu glorieux de Ptolémée XIII, cette dernière vivait une période de crise qui montrait, de son point de vue, qu'elle ne saurait plus rien faire de bon sauf sous tutelle. Il voulut annexer le pays des pharaons à Rome. Cela dit, pour Cléopâtre, il était hors de question d'accepter cette arrogante décision... Elle décida pour sa part de séduire César, afin de parvenir à accrocher son esprit... A le manipuler, puisqu'il ne changerait jamais d'avis autrement. Il fallut du temps, mais ce fut un succès. Cette fameuse romance qui n'en était pas vraiment une, entre Jules César et Cléopâtre, permit à la reine de faire renoncer César à son projet d'annexion. En contrepartie, il força la jeune femme à épouser un autre de ses frères, Ptolémée XIV, non sans avoir dans l'idée d'en faire, par le futur, l'unique souverain égyptien. César avait pour Cléopâtre d'autres plans... Comme qui dirait.
C'est ainsi qu'il l'invita à passer quelques temps dans sa demeure, à Rome. Les quelques temps allaient rapidement se changer en années. Il s'agissait bel et bien d'un piège. Si la reine, au tout début, fut invitée à sortir et visiter le pays... Si elle fit la connaissance d'un grand nombre d'hommes, qui d'ailleurs ne l'apprécièrent guère, la considérant plus comme une prostituée que comme une reine, sa situation n'allait pas rester telle quelle éternellement. Les rythmes des sorties ralentirent, tandis que César se montrait de plus en plus réticent à la laisser partir seule tout d'abord... Puis même en sa compagnie ensuite. Bientôt, et avant qu'elle ne s'en rende réellement compte, elle fut faite implicitement prisonnière. Les rares serviteurs qui avaient encore le droit de l'approcher restaient muets. Elle n'avait plus accès qu'à des fenêtres minuscules qui ne lui permettaient absolument pas de fuir... Et dans sa geôle luxueuse, elle prit bientôt conscience du fait d'avoir été dupée. César avait voulu s'octroyer son être... Comme cela n'était possible tant qu'elle était reine, il l'avait prise en otage, et faite sienne. Et qu'importe qu'elle tenta de soudoyer les servants... César connaissait ses côtés calculateurs, et son don pour le complot. Il avait fait en sorte que même elle et son esprit aussi retors qu'intelligent, ne puissent jamais sortir de là. Peut-être même avait-il prévu de simuler sa mort, pour éviter que l'Egypte ne tente de récupérer sa reine? Si tel était le cas, il s'y prit en tous les cas trop tard, car Ptolémée XIV, plus réfléchi, et moins antipathique que son prédécesseur, s'était méfié de César. Il avait envoyé à Rome un espion très efficace, et dont pourtant personne ne penserait à se méfier. Il s'agissait d'une vieille femme, disposant d'un savoir puissant, presque disparu. Le savoir des bâtisseurs de caveaux... Ceux qui avaient dressé la vallée des rois, aussi magnifique, aussi imposante, qu'elle l'était. Plus que des artistes, les membres de ces communautés accueillaient des sorciers. Ceux qui préparaient le corps du pharaon pour son voyage vers l'au-delà... Ceux qui mettaient en place toutes les étapes du rituel.
Un jour, ou plutôt une soirée, marquée par le destin, les serviteurs de César, le regard vitreux, entrèrent tous dans la pièce réservée à Cléopâtre, les uns après les autres, se plaçant en ligne tout du long des murs de la pièce. Cléopâtre crut l'heure de sa mort arriver...Et pourtant, le dernier de ceux qui entrèrent ne fut pas César, prêt à mettre fin à la vie d'une favorite dont il aurait pu s'être lassé. Il s'agissait d'un petit bout d'égyptienne tout rabougri, qui avec l'ombre d'un sourire s'approcha de la reine, et profita de sa perplexité pour prendre sa main, et y déposer ce qui ressemblait à un petit sachet de poudre. Elle lui adressa la parole, d'une voix douce quoique chevrotante.
"Ma reine... Vous aurait-il vraiment emprisonnée? Le pharaon m'envoie, inquiet du déroulement de ce voyage qu'il n'a jamais cautionné... Voici deux ans que vous nous avez été retirée, ma reine... Prenez ceci, et plongez le dans l'âtre d'un feu, attisé par des buches de bois d'olivier... Les dieux vous viendront en aide, si besoin, et vous sortiront d'ici. N'oubliez pas..."
La vieille femme posa une main sur le visage de la reine, laquelle tomba comme une souche. A son réveil, les serviteurs semblaient être tous partis. Lorsqu'elle en questionna un, elle comprit qu'ils ne se souvenaient de rien. Le petit sachet de poudre était par contre, lui, resté dans sa main... Elle avait bien vite compris qui était cette femme qui lui était venue en aide. Elle avait bien vite pris conscience du fait qu'il s'agissait là d'une des dernières "sorcières" de la vallée des rois, qui veillaient aux funérailles sacrées des suzerains d'Egypte depuis déjà longtemps. Elle savait donc que la vieille femme ne lui avait pas menti, et que son mystérieux cadeau s'avérerait peut-être bien être son dernier espoir de recouvrir sa liberté, et de surcroit son trône. Qui plus est, elle espérait pouvoir s'en servir pour se venger de César, ce fou, qui s'était cru capable de s'approprier à sa guise sa personne.
C'est bien pour cette dernière raison, et juste pour cette dernière raison, qu'elle était jusqu'à présent restée toujours aussi douce et docile à l'égard de César. Dans le but de se venger, elle avait tout intérêt à tromper son amant, pour mieux lui enfoncer dans le dos ce poignard qu'il méritait de recevoir, encore et encore... Il lui fallait donc rester discrète. S'inventant un caprice, elle alla faire croire aux serviteurs de la maison que le feu produit par le bois d'olivier était bien plus chaud, bien plus agréable, que celui de n'importe quel autre combustible. C'était une excuse pour les faire aller lui en chercher sans lever leurs soupçons... Elle attendit alors, jusqu'à ce que César parte en voyage à l'autre bout de l'Italie. Seule le soir, elle avait alors l'occasion rêvée d'utiliser ce cadeau qui lui avait été fait par l'Egypte, sa patrie. Elle força tous les serviteurs à s'éloigner de sa chambre, prétextant un besoin d'isolation soudain. Et enfin, elle put utiliser le sachet... Sans songer une seconde qu'une erreur ait pu être faite.
Le bois d'olivier. Elle avait bien demandé à ce qu'on lui fasse brûler du bois d'olivier dans la cheminée ce soir là... Mais les serviteurs, bien embêtés, avaient été contraints de lui désobéir, car de bois d'olivier, il n'y avait plus, et plus de vendeurs dehors à l'heure qu'il était, ni d'arbres à couper à proximité, non plus. Ne souhaitant pas risquer l'expulsion voire pire, ils avaient menti, songeant qu'elle ne remarquerait rien. Le bois d'olivier avait été remplacé par du bois de platane... L'invocation allait donc être compromise, et ce sans qu'elle ne le sache. Elle versa le sachet dans la cheminée sans se douter de rien, et soudain, sans attendre, les flammes s'amplifièrent, roulèrent, voguèrent et éclatèrent tant et si bien qu'elle fut forcée de reculer. Leur couleur devenait rouge... Un rouge rubis, tendant sur le violet, qui se révélait être extrêmement fascinant. Les flammes étaient plus chaudes que les plus chaudes des flammes... La pierre de l'âtre noircissait, et à certains endroits, semblait devenir comme incandescente... Qu'avait donc elle réveillé, qui fut si chaud, et si puissant? Avait-elle invoqué Râ, le dieu Soleil? Impossible non... Les flammes seraient devenues aussi jaunes et brillantes que l'or, plutôt que de prendre cette teinte profonde qu'elles avaient là... Cela dit, elle cessa bientôt de s'interroger, succombant à la fascination. Une silhouette venait d'apparaître dans les flammes. La silhouette d'un homme, au physique vraisemblablement humain, et bien proportionné. Les longs cheveux de l'être voguaient dans les flammes telles d'autres flammes gracieuses, voluptueuses... Le feu perdit d'intensité, jusqu'à disparaître totalement, comme aspiré par la créature qu'elle venait d'invoquer. Les cheveux de l'être retombèrent sur ses épaules, et enfin, il ouvrit les yeux. | |
| | | | Faust
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| | Sujet: Re: 06 Bestiaire, les postes à pourvoirs (démons & anges) Jeu 6 Aoû - 14:15 | |
| Assis en tailleur, les mains sur les genoux, il avait l'air relativement perplexe, quoi qu'il fallut être très observateur pour le remarquer. Son visage n'exprimait en réalité pas grand chose. Ses yeux cela dit, se trouvaient être extrêmement expressifs, tout en restant mystérieux... Il était dur de dire quel sentiment exactement l'on ressentait en observant ces prunelles turquoises, à la pupille effilée. Il était aussi dur de deviner ce qu'exprimait exactement ce regard pourtant si clair, et si éloquent. La reine détailla plus en détail son invité d'honneur, maintenant qu'elle en avait l'occasion. Sa peau était claire, plus claire que celle qu'elle aurait donné à un dieu égyptien... Ses cheveux rutilants, à la couleur étrange mais pourtant sublime, encadraient l'un de plus beaux visages qui lui aient été donné de voir dans sa vie, si ce n'est le plus beau. C'était un visage fin, noble et relevé, quoi que indéniablement masculin. Une mâchoire douce mais ferme le soutenait. Son corps enfin, ne gâchait pas le reste de son allure... La stature noble de l'être rappelait définitivement qu'il ne devait pas être humain. Mais quel dieu avait-elle invoqué, exactement? constater la magnificence de son hôte ne l'aidait absolument pas à l'identifier... Il ne ressemblait à rien de ce qu'elle attendait. Et pour cause... Elle n'avait pas utilisé de bois d'olivier. Elle n'avait pas invoqué un dieu. Ce qu'elle avait invoqué, malgré son physique trompeur, n'avait rien d'un créateur, ni plus vraiment d'un ange... Il s'agissait bien au contraire d'un démon.
L'homme releva lentement les yeux, jusqu'à croiser ceux de la reine. Longtemps, l'un comme l'autre interdits, ils s'observèrent. L'une debout, l'autre assis dans les braises, sans même sembler souffrir de leur chaleur. Puis il prit la parole, avec aisance et sans aucune hésitation, malgré sa précédente surprise.
"Une humaine?"
Il semblait réfléchir, réservant son jugement pour plus tard. Relativement mécontent ceci dit, il n'hésitait pas à laisser son visage s'orner d'un semblant de moue désintéressée. La reine comprit qu'il lui fallait parler, avant qu'une catastrophe n'advienne...
"Je suis la reine d'Egypte, et je suis en danger. Le futur de notre peuple entier, de notre pays même, est peut-être menacé. Ce n'est pas par caprice que je t'invoque. Si j'implore l'aide des cieux avec tant d'arrogance, c'est par nécessité. Ne pense pas que je te sous-estime... Qui que tu sois. Daigneras-tu m'accorder ton aide? Je suis prête à tout pour te plaire..."
La créature rousse resta silencieuse un moment encore, avant qu'un sourire inquiétant, fort amusé, n'étire ses lèvres longuement.
"L'aide des cieux...?"
L'homme posa une main contre le rebord de la cheminée, puis prit parti de se relever. Il était grand. Son torse quasi nu était orné de lanières et de bijoux qui rappelaient vaguement ceux que portaient les nobles au palais, mais qui restaient plus sobres et moins colorés. Il ne portait qu'un "bas de toge", ou bien... Comme un pagne rallongé, extrêmement long, qui tombait en pan denses jusqu'au sol, se brisant comme une vague de tissu à ses pieds. Les quelques parties métalliques qui ornaient cette sorte de "jupe-toge" tintèrent doucement alors qu'il achevait de se mettre debout. Il s'approcha de quelques pas de la reine. Cléopâtre, imperceptiblement, recula. Avait-elle peur? Elle sentait, au fond, que quelque chose dans tout ça ne collait pas... L'être s'arrêta, ayant remarqué ce bref mouvement de recul.
"Aurais-tu peur? Tu ne sembles pas tout à fait stupide, quoi que tu sois folle, ou bien malchanceuse... Tu as de la chance d'être assez belle pour me distraire, et que je sois d'humeur relativement potable. Tu as fait erreur. Je ne suis pas un dieu. Souhaites-tu toujours obtenir mon aide?"
Cléopâtre allait-elle perdre contenance face à cette révélation? L'homme leva une main, pour attraper sa mâchoire, et la forcer à lever la tête, et à le regarder, droit dans les yeux. C'eut pu être la fin de son histoire. Cela dit, elle était forte et prête à toute éventualité. Ce soir, elle offrirait son âme au diable, ou bien presque... Elle commença par vendre son sourire. Un sourire confiant, presque un tantinet vicieux.
"Qui que tu sois, si tu daignes m'offrir ton aide contre ce que tu voudras de moi, je t'accepterai. Je n'ai pas le loisir de choisir mes alliés, et puisque je suis celle qui t'as dérangé, je n'ai pas à me plaindre de toi."
Bonne réponse. Elle avait sans doute frôlé la mort. Satisfait cependant, l'être glissa sa main contre la hanche de la jeune femme. Il la colla ensuite à lui, non sans cesser de l'observer, brûlant, scrutateur... La jaugeait-il? Il semblait bien. Il leva une main, et entrouvrit les lèvres. De ces dernières s'échappa un son étrange, comme une mélodie, cristalline, étrangement rapide, et entrecoupée de sifflements. Sur son bras apparut un serpent, qui s'y enroula, puis descendit, lentement mais sûrement, jusqu'à pointer sa tête en direction du visage de la jeune reine.
"Qu'en penses-tu Nahash? Le hasard ferait-il bien les choses? Je te laisse le soin d'en juger. Reine d'Egypte... J'accepterai de t'aider, si tu me jures fidélité, et si ton esprit est digne de mes ambitions. Daignes-tu m'offrir ton corps ce soir? Daignes-tu t'offrir à moi éternellement? Lorsque l'heure de ta mort viendra, tu seras damnée... de plaisir. Tu deviendras démon. Tu remplaceras l'un des comtes les plus puissants de la Géhenne, et tu seras ma compagne, aux côtés de mes vassaux. Tu as le droit de connaître mon nom. Je suis Samaël, un être dont ta religion ne sait rien. Songe à moi comme à ton seigneur, dorénavant. Tu seras bien plus puissante que tout ce que tu es maintenant."
Il ne lui laissait que très peu le choix... Pourquoi la jeune reine se sentait-elle subjuguée? Bien sûr, elle était effrayée, mais cette proposition qui eut pu sembler effarante... L'alléchait. Etait-ce ce flux étrange, entré en elle il y avait quelques secondes, qui brouillait son jugement? Son désir montait. L'extase, l'enthousiasme, la faisait intérieurement exploser. Le serpent sur le bras de Samaël se changea en une espèce de vapeur étrange, mais elle ne voyait plus bien... La vapeur tourna autour de sa tête jusqu'à rentrer dans une de ses oreilles. Les mains du démons étaient devenues indiscrètes.
"Seigneur Samaël... Alors. C'est trop rapide... Je ne sais rien de toi, ni de ce que tu veux réellement de moi. Ne serais-tu pas en train de me berner... Démon? Malgré tout je t'aime... Comment puis-je refuser? Je suis Cléopâtre, mon seigneur... J'ai besoin de toi et j'accepte tout, tant que l'Egypte me retrouve dans peu, et tant que mon amant paie pour l'irrespect dont il a fait preuve envers une reine."
L'aimait-elle? Cette phrase avait quitté ses lèvres sans même qu'elle ne s'en rende compte. Il était beau, et charismatique. Sa présence dégageait quelque chose d'irrespressiblement attirant. Il semblait la tenir sous son pouvoir... Comme si des flux qu'il contrôlait parcouraient son corps pour lui faire perdre la tête. C'était comme un coup de foudre... Oui, elle l'aimait bêtement, déraisonnablement, comme une mortelle aimait un démon qui la manipulait. Cet amour, rapide à se bâtir, n'allait pourtant pas disparaître aisément. Superficiel tout d'abord, il allait s'approfondir jusqu'à devenir inébranlable... Mais, pour l'instant, Samaël posa ses doigts fins contre les lèvres de la reine. Il souriait encore.
"Cléopâtre... Garde ce nom le temps de ton existence humaine. Bientôt tu l'oublieras, Asmodée... Quelques décennies suffiront... Peut-être même moins. Un battement d'aile, et ton existence faible et pathétique s'éclipsera, pour que tu sortes de ton cocon..."
Il se pencha sur elle, et l'embrassa à pleine bouche. Elle répondit. Ses yeux ses fermèrent, ils basculèrent... Des choses incroyables se passèrent, mais elle n'en garderait pas le souvenir. Elle se réveilla, le matin venu.
Elle était dans son lit, et elle était nue. Sur son corps, un serpent courait. Le serpent de la veille... Nahash. Inexplicablement, elle savait que si sa vie avait été épargnée, c'était qu'elle avait finalement été choisie... Au moins le serait-elle et le resterait-elle tant que Nahash était avec elle. Il était resté sur Terre pour deux raisons. Tout d'abord pour l'aider, puisqu'elle nécessitait son aide. Ensuite, car il était celui qui récolterait son âme. A tout moment, et si elle le choisissait, il pourrait la tuer, pour que débute sa seconde vie. Elle douta durant une longue période, durant laquelle elle ne s'adressa pas au serpent. Il la suivait. Elle le voyait, tandis que tous les autres semblaient en être incapables. Elle tentait de l'ignorer. Vendre son âme à un démon était la chose la plus déraisonnable qu'elle ait jamais fait de sa vie, et pourtant... Progressivement, elle se fit à cette idée. La mort lui réservait bien des aventures, et elle n'aurait plus à la craindre... après tout, elle n'avait rien sacrifié! Elle vivrait sa vie d'humaine normalement, aiderait l'Egypte, puis seulement après deviendrait autre... Cette autre, dénommée Asmodée. Une fois prête, et seule, elle s'adressa au serpent. Elle lui donna ses ordres... Ordres qu'il avait longuement attendu, certain que ces derniers finiraient par arriver. L'assassinat de Jules César pouvait maintenant se dérouler...
Le pouvoir de Nahash, le serpent tentateur, lui permettait d'insuffler dans l'esprit des hommes des volontés dont ils étaient pourtant certains d'être l'auteur. Il fut extrêmement aisé de corrompre le sénat... Et même le propre fils adoptif de César, soit Brutus. Il était tellement facile d'organiser une mutinerie... Tout fut très rapide. La vie de son amant détesté fut enfin prise, et elle, de ce fait, libérée. Elle put quitter la villa de Jules César, sans que cela n'engendre aucune guerre, ainsi que Ptolémée XIV et la vieille sorcière l'avaient souhaité. Accompagnée de Nahash et de son fils, Césarion, elle regagna donc l'Egypte, où son peuple l'attendait.
En elle ceci dit, des choses s'étaient éteintes, et d'autres s'étaient allumées... Pourquoi soudain, sa vie lui semblait-elle si banale, si fade et inutile? Pourquoi ceux dont elle aurait du être proche ne lui inspiraient qu'indifférence, voire parfois mépris? Le peu de scrupules qui lui restaient s'évaporaient. Elle avait trop longtemps été prisonnière de la volonté d'un homme. Elle n'avait plus d'yeux que pour le roux de ses souvenirs, qui lui avait promis une seconde vie. Dès son arrivée dans son pays natal, elle fit assassiner Ptolémée XIV, qu'il soit ou non son allié. Il n'était pour elle qu'une gêne, en plus de ne pas être franchement plus compétent que ses deux prédécesseurs. Elle monta sur le trône seule, pour quelques années. | |
| | | | Faust
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| | Sujet: Re: 06 Bestiaire, les postes à pourvoirs (démons & anges) Jeu 6 Aoû - 14:16 | |
| Les dites quelques années s'avérèrent difficiles. Le pays, mal géré par l'ensemble de ses parents, était alors en difficultés. S'ajoutèrent des sécheresses et la famine, qui s'abattirent sur le pays rudement. Cléopâtre, fort occupée par son statut de reine, eut l'occasion d'oublier pour un temps Nahash, qui restait pourtant dans son ombre en permanence. Surplombée par la menace d'une invasion romaine, elle se lia intimement au général Marc-Antoine, et continua de manigancer dans l'ombre tout en brillant au grand jour... Les guerres se succédèrent, les invasions, et une décennie entière passa, jusqu'à ce que la situation se dégrade, faute à Rome, qui se retourna contre elle comme contre Marc-Antoine. Cela dit, avec le temps, sa fougue s'était effacée, et son cœur, toujours plus éloigné de cette Terre et de ses enjeux... Chaque fois qu'elle croisait du regard Nahash, elle sentait son cœur partir loin, ambitionner d'autres lieux. Chaque fois qu'elle repensait à l'ombre lointaine de Samaël, elle désirait partir, et laisser ce sombre monde à lui-même, puisqu'il ne valait pas les efforts qu'elle lui avait offert. C'est ainsi qu'un jour, alors qu'elle approchait les quarante ans, elle se décida enfin.
Enfermée dans sa chambre, elle appela Nahash, une nouvelle fois. Le serpent tentateur plongea ses crocs dans le cou de la reine, et y infiltra son venin, tandis qu'il emportait avec lui son âme, et son essence. Un suicide? Oui et non... Elle avait abandonné son existence humaine, prête à servir à son auto-déclamé seigneur. Pour Nahash et Samaël, était venu le temps d'évincer l'ancien Asmodée, le scorpion nageur, qui rageait dans le Phlégléton en rêvant de vengeance. Pour régler ce problème de façon optimale, les deux compères avaient échafaudé un plan ambitieux, dont Cléopâtre était le dernier, et le plus important élément. Nahash revint au Zohar, empli de la vie volée à la reine orientale. Asmodée avait été vaincu, quoi qu'il ne lui manqua que du temps pour ressusciter, vu qu'il était absolument immortel. Le corps du scorpion géant gisait sur les rives du fleuve de feu, percé des lances des fidèles au seigneur de la Géhenne. Samaël attendait pour que commence le rituel tant attendu. Nahash insuffla la vie de la reine dans la carcasse du grand scorpion, puis comme une mélopée tribale s'éleva... A moins que ce ne fut dans sa tête? Douleur et craquements, déchirements... Son âme et son corps s'entremêlaient... Cléopâtre était-elle tout en devenant autre... Les souvenirs haineux d'un Asmodée qui était-elle sans l'être la gagnaient, quoiqu'elle y resta indifférente. Le corps de scorpion devint celui d'une femme, en charpie cela dit. Samaël lui offrit cette régénération qu'il avait déjà permis une fois au premier de ses fidèles serviteurs, le Léviathan. Le démon redevint Cléopâtre, changée. Elle était plus belle, ses défauts s'étaient évaporés. Ses quelques traces de sur poids de même. Sa jeunesse était revenue... C'était comme si ce corps s'était façonné à l'image qu'elle-même - ou bien que Samaël? - avait souhaité.
Eut-elle du mal à s'adapter au Zohar? Regretta t-elle son geste? Eh bien étrangement... Absolument pas. Elle n'était plus la même. Elle était devenue plus vile encore, même si elle ne le montrait pas... et surtout, elle avait retrouvé la joie de vivre. L'essence d'Asmodée en elle vibrait... Elle était ici chez elle. Vassalisée par Samaël, elle eut l'occasion de s'approcher de lui, jusqu'à atteindre un certain stade de complicité, quoi que leurs relations furent avant tout celles qu'un démon - de la luxure - pouvait avoir avec un autre démon. Elle entretenait la jalousie qu'elle nourrissait à l'égard des autres vassaux de Samaël car cela lui rappelait sans doute son ancienne vie, et sa course au pouvoir... Considérée comme l'un des deux lieutenants de Samaël avec le Léviathan, qui profitait moins qu'elle de son titre, elle avait tout le loisir de vivre comme elle l'avait toujours fait... Soit en dominant. Deux mille ans passèrent, avant que ce schéma ne se brise, avec la chute de Samaël. Les ailes arrachées par un Lucifer courroucé, Samaël avait fini par disparaître du Zohar, comme si il s'en était évaporé. De même pour le Léviathan, que Samaël avait sauvagement attaqué avant de se volatiliser. Asmodée fut certes affectée par ces changements, quoi qu'elle en fut en quelques sortes bénéficiaire... Lucifer la nomma seigneur de la Géhenne, résidence de luxure, en remplacement de Samaël. Habituée à régner, elle prit de suite son titre, mais soudain, son existence de luxure lui semblait nettement moins intéressante qu'avant... Peut-être est-ce pour cette raison qu'elle se ré-intéressa à la Terre? Quoique. Elle en avait bien d'autres, des raisons. Parfois, elle "tenait compagnie" à Lucifer, quoi qu'elle fut une des seules pour qui il fut un palliatif. Il lui rappelait son seigneur disparu, certes... Mais l'ainé qui se revendiquait meilleur n'avait pourtant dans son cœur pas la même place que le cadet. Le caractère haut en couleur de son ex-maître et amant lui manquait. Lorsque Lucifer voulut monter à la surface, elle voulut le suivre. Pour voir comme sa Terre avait évoluée certes... Mais pas seulement. En elle, le sang que Samaël avait déversé pour lui créer ce nouveau corps, d'une manière qui lui avait toujours échappé... Le sang de Samaël s'était depuis peu comme réactivé. Un temps disparu, il était revenu. Elle le sentait... Était-ce une hallucination, ou bien était-ce vrai? Quoi que l'ange déchu ne fut plus sa pensée principale depuis longtemps déjà, elle ne put s'empêcher de se questionner à ce sujet. Il lui fallait remonter au moins pour vérifier... Et si son seigneur était encore en vie, alors Lucifer, qui le haïssait, ne devrait simplement, absolument pas être mis au courant... Elle y veillerait. Bon bien sûr elle n'avait pas que ça à faire n'est-ce pas, étant devenue entre temps assez volage... Mais il n'empêchait que cela restait important.
- Psychologie: Du Zohar, Asmodée est le premier démon ayant été créé suite à la parfaite fusion de deux êtres distincts. Mélange d'un démon ancestral et d'une reine humaine au caractère puissant, dont elle a gardé la mémoire et la personnalité, Asmodée est donc un être complexe, quoi qu'elle ne le montre généralement pas. De l'ancienne reine, elle garde l'intelligence et le tempérament. Portée sur les messes basses et la tromperie, Asmodée est un être vicieux, pernicieux, et qui l'admet aisément quoiqu'elle s'en cache en règle générale pour mieux berner les autres. Elle pourrait sembler superficielle, voire parfois un peu "cruche", car elle se plait à se faire passer comme telle. Elle profite de cette seconde existence qui lui a été offerte par Samaël et Nahash, qu'elle considère comme ses deux seuls potentiels maîtres. Ils sont les deux seules personnes qu'elle ne trahira jamais. Portée sur la "chose", qu'elle préside, elle est une séductrice acharnée, qui ne se refusera jamais au plaisir. Chaque instant de sa longue existence doit être, à son goût, aussi agréable que possible, pour qu'aucun instant de sa vie ne soit de nouveau gâché. Elle a totalement assimilé le scorpion... L'ancien Asmodée, qui ne lui a légué que ses pouvoirs, sa nature, et sa méchanceté cachée. Ayant totalement abandonné sa vie humaine, elle assume ce qu'elle est devenue, et ne répond plus qu'à son nom de démon. La plupart du temps d'humeur à la plaisanterie, elle n'est sérieuse que rarement. Quand elle le devient, la jeune femme capricieuse, lunatique et presque stupide s'évapore, laissant place à ce qu'elle cache au plus profond d'elle... Soit une femme forte, droite et digne malgré ce que l'on pourrait penser; une femme qui ne reculera devant rien pour atteindre ses objectifs. C'est dans ces moments là que l'ancienne reine retrouve toute sa brillance, et tout son charisme d'antan, jusqu'à ressembler aux yeux des autres à un véritable monument. Lorsque la situation le nécessite, elle redevient sérieuse. Le reste du temps, elle fait un peu ce qu'il lui plait... Des taquineries coquines à la plus pure et simple des tortures, en passant par une myriade de diverses occupations. Après tout... Elle peut se le permettre. N'est-elle pas la reine de la Géhenne, résidence de la luxure?
- Physique: Asmodée ne possède pas le physique qu'avait Cléopâtre du temps de son vivant. Du moins, pas exactement... Si ses deux apparences physiques successives se ressemblent beaucoup, l'une est néanmoins nettement plus agréable que l'autre. Car du temps de son vivant, Cléopâtre n'était pas tout à fait belle, quoi qu'elle n'ait pas été laide. Sa transformation l'a rendue sublime, l'aidant ainsi à mieux séduire ses diverses victimes, et à mieux plaire à son maître disparu, Samaël. Elle mesure un peu plus d'un mètre soixante-dix, et se trouve être fine comme une jolie et dangereuse guêpe, venue piquer le premier étourdi venu. Ses cheveux noirs de jais, brillant d'un reflet chaud et vibrant, sont raides, et épais. Quelques mèches encadrent son visage, suivies d'un dégradé travaillé. Son visage, ovale agréable, est orné d'un petit nez -si si petit-, et d'une bouche à peine pulpeuse, donnant envie d'être embrassée. Ses yeux, brillants, ornés de cils longs et noirs, sont d'un gris clair envoûtant. Bien proportionnée, ses mensurations se trouvent être dans la norme... Elle possède ce qu'il faut où il faut sans tomber dans l'excès. Elle porte les ongles longs, effilés. Ces derniers plutôt que d'être transparents, sont légèrement teintés de marron. Sa peau hâlée, légèrement cuivrée, achève le tout sur une touche chaude. Les tenues qu'elle porte en règle générale sont très déshabillées. Hauts décorés de gemmes diverses et jupes courtes, ou bien fendues plus que de raison... Elle semble vouloir mettre en valeur son corps agréable. Elle porte un nombre incalculables de bijoux, et surtout, de gemmes ambrées qui réagissent à son pouvoir, et peuvent parfois se mettre à briller quand elle y fait appel. Cela s'explique du fait que ces gemmes sont les restes du corps de l'ex-Asmodée qui n'ont pas été utilisés par la fusion, et qui ont été cristallisés durant cette dernière. Constamment, elle porte sur la tête, ou plus précisément sur son front, un bijoux orné d'un serpent, qui rappelle à la fois son ancien statut, son statut actuel de reine, et l'intimité qu'elle partage avec Nahash. Lorsqu'elle révèle sa véritable nature, son apparence certes peut changer...
- Pouvoirs:
L'ancien Asmodée était un scorpion géant... La nouvelle n'a pas totalement échappé à cette nature, laquelle détermine sa seconde forme physique, soit celle qui trahit sa nature de démon. Lorsque le pouvoir d'Asmodée se relâche véritablement, sa peau devient plus sombre, sa colonne vertébrale devient proéminente, et, approchant le bas de son dos, de plus en plus noire, jusqu'à l'être totalement. Elle se prolonge alors en une queue de scorpion qui, enroulée, lui passe aisément par dessus la tête, et est capable de piquer n'importe qui de la sorte. Son corps, dors et déjà extrêmement souple en temps normal, le devient plus encore, à un niveau inhumain. Ses ongles se changent en griffes, et ses yeux déjà clairs, le deviennent encore plus. Elle utilise cette forme lorsqu'elle souhaite utiliser son venin, ou bien en cas d'urgence...
Constamment, son corps exhale un parfum agréable, et musqué. Ce parfum si elle le souhaite peut l'aider à hypnotiser n'importe quel humain, à court ou à long terme. Il s'agit là de sa déclinaison du pouvoir de suggestion que beaucoup des démons de la luxure possèdent.
Comme elle est insensible à la chaleur, et au feu, quoi qu'elle ne puisse comme Samaël le créer, elle utilise ce dernier pour se battre. Souple, elle est capable de manier avec brio un bâton de métal qu'elle transporte constamment avec elle. Le bâton, aux deux extrémités tranchantes, est recouvert d'une substance inflammable. Dans la Géhenne, le feu est omniprésent, nul besoin de rien pour l'allumer donc... Sur Terre, elle utilisera sans doute un briquet si nécessaire.
Son venin est pour n'importe quel humain mortel en quelques secondes. Pour les autres, même non-humains, il peut d'avérer très dangereux car se trouve être hallucinogène, et qui plus est, générateur de dépressions, voire d'envies suicidaires. Sa queue de scorpion est capable d'éjecter des crocs de métal effilés de vingt centimètres. Ces derniers sont tous imbibés de son venin, et elle est capable de les manipuler à distance, comme ils sont tous liés à elle, comme des parties de son corps. Elle peut ainsi les utiliser tant pour l'attaque que pour la défense, en créant par exemple un mur à l'aide d'une multitude de pieux empoisonnés. Chaque pieu peut être rappelé à elle. Il disparait alors dans un nuage de fumée violette. Elle en possède en tout et pour tout mille, qu'elle peut utiliser simultanément... Ce qui la rend extrêmement dangereuse. Ceci dit, envoyer beaucoup de pieux, et les manipuler, lui demandera de l'énergie, qu'elle récupère en s'abreuvant de la force vitale des humains et non-humains qu'elle séduit.
Le plus dangereux étant qu'elle a gardé la spécificité qui a forcé Samaël a "modifier" Asmodée plutôt que de le tuer, lorsqu'il était encore un scorpion géant à son égard haineux. Asmodée ne peut pas mourir. Même réduite en charpie, même réduite en poussière... Tel un phœnix démoniaque, à intervalle régulier, toutes les décennies, son corps, ou bien ses restes disparaissent, pour renaître de leurs cendres et lui permettre de vivre encore, pour l'éternité... L'inconvénient étant qu'à cela prêt, son pouvoir d'auto-régénération est faible, à peine plus élevé que celui d'un humain.
Contrairement à un certain nombre de démons elle ne peut pas voler. En contrepartie, elle a assez de force dans les jambes pour faire des bonds de trois mètres...
- Autre: Proche de Nahash comme Samaël, elle a été autorisée par le serpent tentateur à l'invoquer de tout temps. Ainsi, connait-elle la langue étrange, particulière à Nahash, qui permet de s'exprimer, de l'appeler, et de n'être compris que de lui. La dite langue, mêlée de sons cristallins, rapides, et de sifflements, ne ressemble à rien qui se produise à l'aide de cordes vocales... Elle parle de plus le grec ancien, l'égyptien, l'araméen, l'éthiopien, le mède, l'arabe, l'hébreu et la langue des troglodytes. Pour les besoins de son passage sur Terre, elle a appris l'anglais et le japonais. Ses capacités d'apprentissages sont immenses... Maintenant plus encore que lorsqu'elle était humaine.
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